Alban Michon : le brise-glace

Alban Michon ne poursuit pas ses rêves, il les devance. L'aventurier vient de rentrer d'un nouveau périple. Plus de 1 000 km en solitaire pour franchir le célèbre “Passage du Nord-Ouest”. Les températures avoisinent les -65°C. S'il le fait au nom de la science, il y a aussi une part de plaisir ou la fascination. Comme le souvenir de son tête-à-tête impromptu avec un ours polaire, au Groenland, en 2012. « Ce monde poétique et majestueux est en voie de disparition. Il est pour nous important de garder une trace et d'amener le grand public à réfléchir par le biais d'images inédites, précise-t-il. Emerveiller le public est le premier pas vers le respect. Il n'y a pas besoin de faire culpabiliser pour croire au monde de demain. Je ne suis pas de ces aventuriers solitaires et bougons qui se font un personnage d'ours solitaire. Je préfère le partage ».

Alban Michon fait découvrir son activité atypique, notamment grâce à des stages de plongée sous la glace et des initiations à l'aventure. Pour faire ses premières armes, il a développé, en 2000, à Tignes, le premier centre d'entraînement pour les équipes de plongeurs des expéditions polaires. Jean-Louis Etienne, son héros d'enfance, en était le parrain.

Participer à l'un de ces stages, facilement accessibles aux néophytes, donne l'impression de mettre ses pas dans la trace de ces grands précurseurs.

Pédagogue, Alban Michon se fait instructeur, détaille le matériel, égrène les consignes élémentaires. La lourde combinaison de néoprène s'enfile avec du talc. Une petite luge permet de transporter les bouteilles d'oxygène jusqu'au milieu du lac de Montriond. Des fenêtres de plongée ont été creusées dans la glace. Un fil d'Ariane les relie. Cracher dans son masque n'appartient pas au folklore, cela évite vraiment la buée. Ici, nul besoin de graisse pour faire l'étanchéité du caoutchouc contre la peau. Sur la banquise, ce serait indispensable. Les gants se fixent par un verrouillage d'un quart de tour. Les longues palmes barbotent déjà, il suffit de se laisser glisser dans l'eau sombre et glacée. Le visage est le seul point de contact avec le froid. La respiration trouble le silence, le détendeur entre les dents. Une rotation brève, pour nager sur le dos, et voici le petit chapelet de bulles d'air caressant le plafond translucide filtrant de pâles lueurs bleutées. La splendeur paisible éclabousse le regard, ressource l'esprit. C'est tout cela qu'Alban Michon et les moniteurs de cette école veulent partager. Un frisson d'aventure, en toute sécurité. De quoi comprendre l'enthousiasme d'Alban Michon. Petit, déjà, il partait en expéditions avec le Commandant Cousteau. L'océan indien est pourtant loin de Troyes, sa ville natale. Mais le champagne l'intéressait déjà moins que l'eau salée. « J'étais fasciné par les émissions de Jacques-Yves Cousteau à la télévision, le dimanche.

« La glace joue sur le climat de demain tout en gardant la mémoire de notre passé », souligne l'explorateur

Ma mère raconte que lorsque je n'avais que six ans, je grimpais sur le canapé avec mon cartable d'écolier sur le dos, comme si c'était des bouteilles de plongée, puis je me jetais en arrière pour faire comme les plongeurs. »

Le dessous de la table de la salle à manger de sa grand-mère est un sous-marin imaginaire. « L'envie de plonger est vraiment venue quand j'avais onze ans. C'est comme l'amour. On ne sait pas vraiment dire pourquoi, mais ça s'impose à vous. « Il y avait aussi le Camel Trophy ! », ajoute immédiatement cet amateur avisé de véhicules tout-terrain.

Land Rover en a été le partenaire durant plus de 17 ans, de quoi marquer les esprits de toute une génération. Pas étonnant qu'il ait voulu un Defender avant même l'âge du permis. Sa première voiture sera de ce type. « Avec mon 4x4, je pouvais aller partout avec mon matériel de plongée et chercher des départs de cavités souterraines, dans le Sud-Ouest, en dehors des routes touristiques. Cela m'a ensuite beaucoup manqué. Mais désormais, je vais pouvoir repartir en exploration, dans le Lot et du côté de Rocamadour, où il y a encore de nombreux sites de plongée souterraine à découvrir. »

En effet, Alban Michon est devenu récemment l'un des ambassadeurs de Land Rover en France. Tout en rangeant son équipement dans le coffre de son Discovery, il parle avec impatience du véhicule qu'il attend. Il ne s'agira pas d'un vaste Range Rover, même si la marque anglaise généralise sa motorisation responsable hybride rechargeable P400e, et s'apprête à célébrer l'anniversaire des cinquante ans du lancement de son modèle haut de gamme. Alban Michon a préféré la toute nouvelle version du Defender, bien sûr. Grâce au programme de personnalisation proposé par Land Rover, il a même pu configurer sa version idéale. C'est certain, il ne tardera pas à s'en servir. Alban Michon n'écoute que son devoir : répondre à l'appel de ses rêves.