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Volvo : L’âge d’or du Kelton

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Volvo : L’âge d’or du Kelton
© Marc de Tienda
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1963, Roslagen, sur la côte est de la Suède. Alma et Niels rejoignent leur villa dans la rue Vegagatan, un quartier des plus “charming”, au volant de leur nouvelle Volvo PV544 d'un rouge rutilant. De quoi flamber dans le quartier et épater leur voisin Tobias occupé à ranger son bois. Une fois le tour du carrosse fait, l'œil affûté du bûcheron remarquera au poignet du bienheureux Niels une nouvelle montre so smart.

Un petit cadeau, modeste en apparence mais grand en termes d'image et de satisfaction client

Mouvement mécanique, français pour le coup, une Kelton siglée Volvo, les deux constructeurs ayant compris l'intérêt de fidéliser leur clientèle. Un petit cadeau, modeste en apparence mais grand en termes d'image et de satisfaction client. La philosophie de l'horloger était d'ailleurs une montre aux allures de luxe avec un prix modeste et une belle présence au poignet, ce qui a sans doute plu au pragmatique constructeur suédois. Cette réussite commerciale à l'époque tient à la rencontre de Stéphane Boullier (horloger de prestige gérant Vixa et fournisseur des forces aériennes françaises) avec le géant américain Timex. Un mariage de compétences, pourquoi pas mais si la nouvelle marque est française selon les desiderata outre-Atlantique. Sans doute après quelques séjours positifs à l'hôtel Elton et de bons cafés, le nom Kelton s'impose à nos horlogers pour une consonance anglo-saxonne de cette nouvelle maison française dont la production démarre en 1955. Un des premiers ateliers sort à Besançon (14, rue des Villas), pour l'instant juste un site d'assemblage de pièces alors produites dans les ateliers Timex situés en Écosse.

L'optimisme amène très vite trois autres ateliers et l'embauche de l'ex-directeur de Bic qui ouvre les voies de circuits de distribution comme la traversée de la mer Rouge par Moïse. Les Kelton s'exposent dès lors dans les bureaux de tabac, de presse et les papeteries de France. La production passe, par an, de 132 000 (1962) à 4 millions de boîtiers en 1972. Cette intelligence commerciale ne se résume pas seulement à la distribution mais aussi à une créativité publicitaire alerte autour de collections capsules à thèmes. En 1969, Sylvie Vartan sera l'égérie de la marque avec une arrivée remarquée en hélicoptère sur le site Kelton. Les 3 000 employés en outre auront chacun une montre Kelton et un 45 tours dédicacé par Sylvie dont le tube J'ai caché le Soleil passe alors sur les ondes. En 1975, l'esprit de la marque se drape d'une image plus sport et plus résistante en prenant comme ambassadeur le pilote F1 Emerson Fittipaldi. Depuis 2016, Kelton renaît sous l'impulsion du groupe ACS Conseil avec des déclinaisons modernes des modèles iconiques des sixties et seventies, sans négliger de s'associer avec d'autres marques ou des événements comme la collection FFF en 2018 lors de la Coupe du monde de football. “Changer de Kelton” revient donc au goût du jour avec des boîtiers conçus pour durer, et peut-être pour les retrouver aux bras de nouveaux passionnés dans 60 ans ? MH

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