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Rudi Klein de "junkyard" : nécropole grand tourisme

À l'occasion d'une vente aux enchères organisée par RM Sotheby's, les amateurs de sortie de grange ont été servis, avec la dispersion de la célèbre collection constituée par l'Américain Rudi Klein. Par Romain Thomas.

Publié le Écrit par La Rédaction
Rudi Klein de "junkyard" : nécropole grand tourisme
Photos Kegun Morkin et Robin Adams ©2024 Courtesy of RM Sotheby's
Résumé

Une collection unique de voitures rares et souvent en épave, amassée depuis des décennies dans une casse de Los Angeles, a été dispersée lors d'une vente aux enchères majeure.

Sommaire
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Fin octobre, les trésors de Rudi Klein - plusieurs dizaines de voitures exceptionnelles - amassés dans une casse de Los Angeles pendant près de soixante ans, ont été mis aux enchères par la maison RM Sotheby's. Une vente qui n'est pas sans rappeler celle organisée l'an dernier, toujours par RM Sotheby's, afin de disperser une incroyable collection de Ferrari endormies depuis les années 1990, dans un hangar d'Indianapolis aux États-Unis, ayant appartenu à un certain Walter Medlin.

Cette fois encore, il s'agit de trésors automobiles, la plupart à l'état d'épaves, laissés à l'abandon par leur propriétaire. Rudi Klein, aujourd'hui décédé, était arrivé aux États-Unis à la fin des années 1950, avant de se lancer dans la vente de pièces détachées, notamment pour les voitures européennes. Sa casse, baptisée “Porsche Foreign Auto”, était installée dans la banlieue sud de Los Angeles, à l'abri des regards, entourée de barbelés et de cactus. Elle était bien connue des amateurs, notamment des Porschistes californiens, à la recherche d'une pièce détachée parfois, voire souvent, introuvable ailleurs.

D'ailleurs, seuls les initiés connaissaient les merveilles qui se cachaient derrière les murs de ses hangars depuis plus de cinquante ans. En effet, à force d'amasser notamment des modèles de la célèbre marque de Stuttgart, usés jusqu'à la corde, ou bien juste accidentés, le lieu est tout simplement devenu, au fil du temps, une véritable caverne d'Ali Baba. Pour stocker tous ces véhicules, accumulés pendant plusieurs décennies, Rudi Klein a d'ailleurs été obligé d'installer des échafaudages sur plusieurs niveaux, afin d'éviter que trop de véhicules croupissent à l'air libre, sous le soleil de Californie.

La casse d'Ali baba

Cela explique sans doute pourquoi la plupart des autos de cette collection, dénommée “The Junkyard” (“La casse”) par RM Sotheby's, sont souvent dans un état de décrépitude avancé, voire d'épaves. Toutefois, l'ampleur des restaurations nécessaires pour la plupart des modèles mis en avant n'a pour autant pas découragé certains amateurs, notamment ceux à la recherche de voitures exceptionnelles encore dans leur jus. Les Porschistes ont pu trouver leur bonheur parmi le nombre impressionnant de modèles 356 et 911, coupé et cabriolet, de toutes époques, dont une rare 356 A Carrera 1500 GS/GT, carrossée par Reutter, qui a été adjugée 885 000 $.

Mais ils ne sont pas les seuls. Rudi Klein, du fait sans doute de ses origines germaniques, accumulait également les voitures les plus emblématiques de la marque à l'étoile. On compte d'ailleurs une quantité impressionnante de Mercedes-Benz Pagode (W113) des années 1960 mais aussi de sa remplaçante, la SL R107, immortalisée notamment dans plusieurs séries télévisuelles américaines culte comme Dallas ou Pour l'Amour du risque. Parmi les nombreux trésors de la collection Rudi Klein, on trouve également des 300 SL roadster et coupé des années 1950, dont une rare version “Alloy Gullwing” en carrosserie aluminium qui a trouvé preneur à 9,335 000 $, le record de cette vente aux enchères.

Rudi Klein de "junkyard" : nécropole grand tourisme
Photos Kegun Morkin et Robin Adams ©2024 Courtesy of RM Sotheby's

Rudi Klein : des légendes à vendre

Autre pépite, ce 500K Special Coupe de 1935 par Sindelfingen, datant du début du siècle dernier, ayant appartenu à Rudolf Caracciola, considéré comme l'un des plus grands pilotes de Grands Prix d'avant-guerre. Les experts de RM Sotheby's avaient estimé que chacun de ces deux bijoux, signés Mercedes-Benz, pourraient grimper jusqu'à un prix de près de 6 millions de dollars (hors frais d'acquisition). Elle a finalement été adjugée 4,130 000 $.

Parmi les autres merveilles dispersées lors la vente, on peut également citer plusieurs Maybach des années 1930, l'unique Iso Grifo A3/L Spider Prototype de 1964 carrossée par Bertone, une BMW 503 cabriolet, des Lamborghini Miura P400 et P400S, une Ferrari 275 GTS de 1966, mais aussi le dernier exemplaire connu d'un des sept modèles Horch 855 Special Roadster de Gläser, jamais construits. Estimé entre 3 et 4 millions de dollars, il a été adjugé à 3,305 000 $. Les collectionneurs moins fortunés ont pu se rabattre sur les plus de 500 lots offerts sans prix de réserve au cours de cette vente hors du commun. La collection Rudi Klein comporte également plusieurs modèles Volkswagen Combi Type 2 des années 1960, très prisés actuellement.

Par ailleurs, une Audi Treser Largo cinq portes de 1985 figurait également parmi les curiosités à passer sous le marteau. Les passionnés à la recherche de pièces détachées (moteurs, jantes, sièges, tableau de bord...) ont pu pour un budget de quelques milliers de dollars garder un rare souvenir de cette vente aux enchères exceptionnelle qui a rapporté au total 31 millions de dollars. Cela permettra ainsi à la collection amassée au fil du temps par Rudi Klein de perdurer dans le temps, car depuis son décès en 2001, rien n'avait bougé derrière les murs de “Porsche Foreign Auto”, ses fils ayant gardé les portes closes jusqu'à aujourd'hui.

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Photos Kegun Morkin et Robin Adams ©2024 Courtesy of RM Sotheby's

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