S'abonner

Aston Martin : La balade de David Brown

Publié le Écrit par La Rédaction
Aston Martin : La balade de David Brown
© Bertrand Brémont & Aston Martin
Couverture complète sur mise-en-avant

Il m'attend sagement devant le porche de l'Hôtel Saint-Martin, sur les hauteurs de Vence. Intimidante, sa grosse calandre semble vouloir me mordre, je l'entends presque grogner mais les lignes sont fluides et la peinture mat couleur chrome est du plus bel effet. À bord, je vois que l'on m'a déjà programmé le GPS qui me conduira jusqu'à la prochaine étape, la résidence Monteverdi. So british, une voix de femme anglaise commence par « please » chacune de ses consignes, et dans cet opulent habitacle tendu de cuir, je m'élance posément sur les petites routes de l'arrière-pays au volant du tout nouveau SUV d'Aston Martin, le DBX 707, monument de deux mètres de large, une tonne et demie, 707 chevaux et 280 000 euros, options comprises. On a coutume de dire qu'il est toujours risqué de rencontrer ses idoles, de peur que la star adulée se révèle peu fréquentable ou franchement antipathique. Mais je sais depuis l'année dernière qu'Aston Martin parvient toujours à se montrer à la hauteur de mes fantasmes, notamment depuis qu'il m'a été donné de conduire l'Aston Martin DB5 de 007. Cette année, nous rendons visite à la marque de Newport Pagnell dans le cadre des célébrations du centenaire de “Green Pea”, l'Aston Martin TT1 qui fit ses début au Grand Prix de France de 1922. Grasse, Montauroux, Fayence. .. les kilomètres défilent au volant du DBX. En dépit de son V8 Twin turbo gavé de chevaux et de son gabarit, il se conduit du bout des doigts. Blasé ? Certainement pas. Chaque ville traversée, j'admire comme un gosse épaté le reflet que me renvoient les vitrines des commerces. Puis je prends conscience que Lady-GPS commence à m'égarer poliment. Je m'attends à un « Sorry, you're lost » lorsque après un joli détour, je tombe par hasard sur l'entrée de la résidence Monteverdi, nichée au milieu de nulle part et que l'on rejoint par un chemin poussiéreux à peine carrossable. C'est l'occasion de retrouver certains de mes camarades de jeu du week-end, un attelage hétéroclite de personnalités parmi lesquelles Auto Heroes s'avère le seul magazine automobile représenté.

Malgré son V8 TwinTurbo gavé de chevaux et son gabarit, le DBX se conduit du bout des doigts.

« Ce centième anniversaire de Green Pea est un événement très spécial pour Aston Martin , m'expliquait pendant le déjeuner Paul Garbett, directeur de la communication, et nous souhaitions le célébrer en le signalant à l'attention du plus grand nombre. Cela implique évidemment les médias traditionnels, mais aussi les réseaux sociaux. Grâce à nos représentants sur divers marchés, nous avons pu repérer puis inviter un certain nombre de personnes dont nous pensions qu'elles pourraient nous aider à raconter cette histoire à des publics différents, que ce soit dans le domaine de la mode, du design, de l'automobile ou du cinéma. La présence parmi vous de l'acteur Finn Cole est ainsi plutôt pertinente. On célèbre un événement de 1922 et la série télévisée dont il est l'une des stars, Peak y Blinders, se déroule dans l' Angleterre des années 20. » Outre le comédien anglais, Aston Martin a entre autres convié la jet-setteuse et mannequin new-yorkaise Olivia Palermo et son compatriote, l'écrivain Jared Paul Stern, ainsi que l'éditeur et journaliste anglais Robin Swithinbank. La résidence Monteverdi, c'est un peu le relais du far west d'où l'on repartait jadis avec des “chevaux frais”. J'abandonne ainsi la DBX recouverte de poussière pour prendre le volant d'une Vantage V12. Un peu étourdi, je croise les regards de Finn Cole à qui l'on vient de tendre les clés d'une DBS Superleggera Volante, et du designer italien Fabio Attanasio qui repart avec le DBX bleu que Cole conduisait jusqu'ici. Dans “ma” Vantage V12, un des 333 exemplaires programmés, les 700 chevaux n'auront hélas pas souvent l'occasion de s'exprimer sur les routes sinueuses de l'arrière-pays. En outre, comparée au salon de thé qu'était le DBX, la Vantage exige une conduite plus musclée. Il faut s'en occuper, pas le temps de s'admirer dans les vitrines.

L'hélicoptère du retour nous dépose dans le domaine de Terre Blanche et son golf, jadis propriété de Sir Sean Connery.

Mais la sonorité rauque du V12 envoûte et la route jusqu'à la prestigieuse Villa La Coste, dans cette lumière de fin de journée, est un pur délice qu'on aimerait faire durer. Comme une sucrerie. Devant l'hôtel, au sommet d'une colline au beau milieu des vignes, nous croisons la fameuse Green Pea qui rentre sur Londres. Le soir, sur la terrasse somptueuse du restaurant d'Hélène Darroze en compagnie de Marek Reichman, responsable du design chez Aston Martin, nous évoquons l'avenir de la marque, son retour en Formule 1 et ses espoirs pour le Grand Prix auquel nous assisterons demain. Chacun sait que les monoplaces AMR22 de Vettel et Stroll ne sont pas brillantes mais dans cet environnement magique, on se laisse aller à une forme d'optimisme joyeux. Dimanche matin, les deux hélicoptères Écureuil à bord desquels nous nous envolerons tout à l'heure vers le circuit du Castellet se sont posés sur la pelouse en contrebas de l'hôtel. Les plus blasés d'entre nous ne le resteront pas longtemps. Aston Martin a bel et bien décidé de mettre les petits plats dans les grands pour nous en mettre plein les yeux. À l'issue du Grand Prix, suivi en déjeunant dans les salons dominant la ligne droite des stands, les deux Aston Martin franchissent la ligne d'arrivée en dixième et onzième positions, une prestation accueillie comme une victoire et arrosée comme telle. L'hélicoptère du retour nous dépose cette fois dans le domaine de Terre Blanche et son golf, jadis propriété de Sir Sean Connery, pour une ultime soirée entre passionnés. La dégustation, le lendemain matin, au domaine d'Esclans, propriété de LVMH depuis peu, nous offre un épilogue à la hauteur de l'expérience. Célébrer le centenaire de la vieille Green Pea valait-il une “Opération Séduction” de cette ampleur ? Seuls les dirigeants d'Aston Martin peuvent répondre à cette question, mais il est évident que la marque a souhaité frapper fort pour que le nom Aston Martin soit sur toutes les lèvres avant, pendant et surtout après cet étonnant week-end. Mission accomplie. Les Aston Martin franchissent la ligne en dixième et onzième positions, une prestation accueillie comme une victoire.

Mentionnés dans cet article

Écrit par La Rédaction
Partagez cet article partout

Dernières news sur mise-en-avant

Petites voitures électriques 2025 : les citadines urbaines qui révolutionnent la mobilité

Petites voitures électriques 2025 : les citadines urbaines qui révolutionnent la mobilité

Les petites voitures électriques ont longtemps été perçues comme des seconds véhicules ou des solutions de niche.

David Richards : le Goliath du sport auto

David Richards : le Goliath du sport auto

L'ancien copilote d'Ari Vatanen, champion du monde des rallyes 1981, est devenu un des acteurs majeurs du sport auto, aussi bien en WRC avec les Subaru qu'aux 24 Heures du Mans en GT avec Aston Martin, sans oublier la F1 avec BAR ou le Dakar avec Dacia. Par Alexandre Lazerges.

Bulgari x MB&F : sciences friction

Bulgari x MB&F : sciences friction 

C'est sans aucun doute LA montre la plus ovniesque de l'année. Une pièce d'exception par son audace créative et son design, autant que par sa mécanique. Rencontre avec les hommes derrière la Bulgari X MB&F Serpenti, qui viennent d'une autre galaxie. Par Aymeric Mantoux.

Moritz Bree : flower power

Moritz Bree : flower power

Moritz Bree n'a pas attendu le nombre des années pour démontrer que rien n'est impossible. Du haut de ses 20 ans, ce jeune Autrichien à déjà quelques préparations à son actif. Ne suivant aucun autre courant que le sien, voici sa SR500 flat track psychédélique. Par Ethan Valentin.

Édouard Golbery : Édouard aux mains d'argent

Édouard Golbery : Édouard aux mains d'argent

Marin, comédien, chanteur, musicien, amateur de sports de glisse, Édouard Golbery aime explorer des domaines aussi variés que passionnants. Portrait d'un coureur au large atypique, qui rêve un jour de s'aligner au départ du Vendée Globe. Par Servane Dorléans.

Kevin Venkiah : le Crésus de Mauritius

Kevin Venkiah : le Crésus de Mauritius

Collectionneur aux mille métiers et autant de souvenirs, ce financier mauricien offre matière à savourer le temps qui passe inexorablement et affiche une passion des cadrans peu commune. Par Emmanuel Galiero.

Couverture complète sur mise-en-avant >

Sur le même sujet

Petites voitures électriques 2025 : les citadines urbaines qui révolutionnent la mobilité

Petites voitures électriques 2025 : les citadines urbaines qui révolutionnent la mobilité

Les petites voitures électriques ont longtemps été perçues comme des seconds véhicules ou des solutions de niche.

David Richards : le Goliath du sport auto

David Richards : le Goliath du sport auto

L'ancien copilote d'Ari Vatanen, champion du monde des rallyes 1981, est devenu un des acteurs majeurs du sport auto, aussi bien en WRC avec les Subaru qu'aux 24 Heures du Mans en GT avec Aston Martin, sans oublier la F1 avec BAR ou le Dakar avec Dacia. Par Alexandre Lazerges.

Al Satterwhite : auto focus

Al Satterwhite : auto focus

Al Satterwhite a immortalisé les grands moments du sport automobile des années 60 et 70, croisant la route de quelques pointures parmi les plus originales et attachantes, de Carroll Shelby à Ken Miles en passant par un certain Paul Newman. Par Jean-François Rivière.

Paul-Alexandre Martin : roman de GAR

Paul-Alexandre Martin : roman de GAR

Le hasard et la qualité d'un réseau de jeunes passionnés d'autos avant-guerre sont à l'origine du retour d'une rarissime voiture française. Du musée Mullin de Pasadena à Bordeaux, retour de flammes historiques. Par Marc de Tienda.

Chantilly arts & élégance Richard Mille : la crème des crèmes

Chantilly arts & élégance Richard Mille : la crème des crèmes

Pour son dixième anniversaire, Chantilly Arts & Élégance a su opérer une transition réussie entre un concours d'élégance formel et une réunion célébrant l'art de vivre automobile sous toutes ses formes. Un vrai succès couronné par une fréquentation record. Par Étienne Raynaud.

50 ans de la Citroën CX : lettre de noblesse

50 ans de la Citroën CX : lettre de noblesse 

Éclipsée par la DS, la CX qui prit sa succession aurait mérité plus de reconnaissance. À l'occasion du cinquantième anniversaire de sa naissance, essayons de réhabiliter cette silhouette qui a donné ses lettres de noblesse aux initiales du coefficient de traînée. Par Serge Bellu