Atelier WIK : Le juste son !

Fabriquer des échappements performants, beaux, aux sonorités justes et parfaites... c'est son job. Une belle restauration ou préparation de moto ne saurait être aboutie sans des échappements parfaits. C'est une réalité bien connue de ceux qui depuis des lustres améliorent leurs machines et surtout cherchent à obtenir une musicalité plus présente. Même si tout ça est bien entendu strictement verboten par les textes de loi édités par les oreilles sensibles des empêcheurs de tout poil. La maréchaussée a même ses spécialistes du pot trop bruyant et déploie ses brigades antibruit performantes et voraces. Alors évidemment, les motos qui tonnent trop fortement sont la cible de toute une frange de population réfractaire aux tonitruances. Cela peut se comprendre au final, puisque parfois, on entend venir à plusieurs kilomètres de distance une mécanique en plein délire. Ce qui en plus n'est pas toujours très beau. Mais avant d'atteindre ces extrêmes on peut trouver des solutions intermédiaires pour produire un joli son en sortie d'échappement sans pour autant exploser les tympans de ses congénères. Tout serait donc une question de mesure. .. et de comportement. Partant de ce constat on peut donc envisager de s'offrir une ligne d'échappement apportant un peu plus de liberté à l'évacuation des gaz brûlés et une esthétique plus soignée à sa mécanique. Des professionnels savent parfaitement s'occuper de ça et Aymeric Romanowski est l'un d'eux. Installé dans le sud de la France à Pierrelatte (26), il œuvre depuis de longues années à la création et fabrication d'échappements performants. Son credo : la soudure.

Sa passion : la moto. Mais pas uniquement. Au sein de l'atelier WIK, un curieux nom qui lui vient de son surnom hérité dès son plus jeune âge, il se propose de répondre à vos demandes et de créer pour vous la tuyauterie unique capable de mettre en valeur votre moto. Il explique : « La passion de la mécanique me vient de ma famille. Autos et motos ont toujours fait partie de mon univers, depuis mon arrière-grand-père, mon grand-père et mon père. Je ne pouvais vraiment pas y couper (sourire). Dès mes 12 ans je bricolais des Mobylettes. Et très vite je me suis fabriqué des échappements plus performants. Soudant les tôles d'acier, modifiant ce qui me tombait sous la main. La mob' de mon grand-père en premier et puis beaucoup d'autres ensuite. J'ai appris sur le tas, en faisant pas mal d'erreurs au départ et en me perfectionnant ensuite. .. » Plus tard c'est vers un bac pro en électrotechnique qu'il ira sans jamais se défaire pour autant de son amour des engins thermiques. Diplôme en poche il travaille dans le domaine des tuyaux en inox destinés aux exploitations viticoles entre autres. Ses compétences en soudure lui sont alors utiles et il se perfectionne, usant des technologies les plus récentes et les maîtrisant peu à peu. À ce propos, il précise : « Le métier de soudeur évolue sans cesse. Et chaque projet sur lequel je suis amené à travailler est différent. La méthode de développement d'un échappement, en particulier pour des moteurs 2 temps, passe par un plan technique pour créer la forme et les courbes envisagées. Ensuite il faut découper, former et assembler les différentes sections avant les soudures définitives. Pour les motos, étant donné que les échappements sont très visibles, il y a une dimension artistique supplémentaire. Il faut que ce soit efficace mais aussi élégant, soigné. C'est vraiment un challenge à chaque fois. Même si pour certaines motos, comme la Honda 125 XLS, j'ai un modèle de petite série que j'ai imaginé. Et qui a son petit succès grâce au bouche-à-oreille. Il y a pas mal de ces petites motos que les gens ressortent et refont. Et j'ai pu proposer un ensemble complet à un tarif tout à fait raisonnable. De toute façon, on ne trouve plus ces pièces en concession. Donc il faut refaire l'ensemble. » Une bonne manière de faire tourner la boutique et surtout de redonner vie à ces charmantes bécanes.

Et il y a aussi d'autres chantiers plus complexes et plus élaborés. WIK construit aussi beaucoup pour les autos des lignes complètes, pour les ULM aussi. Couvrant par ses productions à peu près tous les champs des possibles. Récemment, sur une Triumph récente, il a dû supprimer, à la demande du client, la boîte à fumée intermédiaire entre les tubes de sortie et le silencieux et donc refaire la ligne complète. Une opportunité pour créer un ensemble plus beau et surtout plus performant. Il aborde aussi un des aspects peu connus de son métier en nous disant : « Selon l' épaisseur des tôles d'inox et la qualité des soudures on peut faire varier la sonorité d'un échappement. Ce ne sont pas seulement des coudes d'inox assemblés. L ' épaisseur des soudures, la forme des tubes, les diamètres employés. .. tout rentre en ligne de compte. Ce qui donne au final des résultats étonnants tant sur le plan acoustique que sur les performances d'un moteur. » Lui qui voit son travail voyager à travers le monde - récemment c'est un ensemble pour l'Australie qui a quitté son atelier -se préoccupe cependant de l'avenir de sa profession avec l'annonce des contrôles à venir sur les motos : « À vrai dire, je ne sais pas trop à quoi m'attendre avec la mise en place de ces contrôles techniques. Nous installons des chicanes déjà actuellement sur nos lignes. J'espère que les normes ne deviendront pas trop impossibles à respecter. .. » Et pour être francs, nous aussi ! « Selon l'épaisseur des tôles d'inox et la qualité des soudures on peut faire varier la sonorité d'un échappement. »