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Nelson Jourdin : la casse aux trésors

Modifié le Écrit par La Rédaction
Nelson Jourdin : la casse aux trésors
© Fabrice Berry
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Certaines professions vous conduisent parfois à passer le plus clair de votre temps non pas à l'obscurcir, mais à le remplir de satisfaction et de bonheur. C'est ce qui arrive à Nelson Jourdin, passionné de belles mécaniques et patron d'une casse automobile du côté de Romorantin (à Gièvres).

Quadra dynamique et bourré d'idées (ce sont ses employés qui le disent), il bosse beaucoup... quand il n'est pas sur une de ses motos fétiches. Revenons un peu sur son long parcours dans les garages. Celui de son papa d'abord, casseur à l'ancienne mode dans les années 70. Là, il traîne au milieu des autos ou camions accidentés récupérés alors plus pour la ferraille que pour la pièce. Au hasard des pérégrinations du paternel, arrivé à l'adolescence, Nelson glane quelques mobs bien défraîchies, auxquelles il redonne lustre et vie. Il les vend à ses potes, en conserve quelques-unes pour lui, change souvent de monture, les améliore et surtout roule sur les départementales environnantes. Le deux-roues a mordu fermement le gamin qui dès ses 18 ans passe le permis et se lance, avec le même appétit féroce, dans la moto sportive. Avec toujours la même façon de récupérer des bécanes bien chiffonnées et de les remettre en état. C'est la grande période des GSX-R, des Kawasaki Stinger et autres Yamaha FZR. Des missiles sol-sol sur lesquels il est impossible de rouler tranquillement.

Bien que devenu professionnel de la pièce auto recyclée, la passion de la moto ne l'a jamais quitté

Dans son environnement, il passe pour avoir un bon coup de guidon. Eh oui, la moto pour se traîner nez au vent, c'est pas franchement son truc. Les belles sportives de l'époque en revanche, ça lui plaît. Il entre en possession d'une Ducati 851 (la moto championne du monde Superbike 90 - avec Raymond Roche) et tombe en panne dans le sud de la France. Cherchant à se dépanner chez Provence Moto Casse, il fait connaissance avec le boss de l'endroit Franck Lunel. Ils deviennent potes. Logique, ils évoluent dans des milieux très proches. Peu de temps après, Nelson passe à la vitesse supérieure et s'engage en course nationale, catégorie Open en Promosport. Comme il le précise, ce ne fut pas si évident : « Mes potes trouvaient que je roulais bien et me poussaient à aller tâter du vibreur. Là ça a été une belle déconvenue. Je n'avais aucune technique de pilotage et en fait j' étais à l'arrêt face à des pilotes plus expérimentés que moi. Mais ça ne m'a pas découragé. J'ai persévéré et j'ai appris. Réussissant à me placer pas si mal dans les classements et à faire quelques podiums. J'ai fait comme ça deux ou trois saisons. Des Endurances aussi avec des potes en Ducati. .. »

Pilote un jour, pilote toujours. Nelson a repris la piste pour les besoins de son programme Trésors de casse...

Parallèlement à cette passion défouloir, il a 22 ans lorsqu'il reprend l'entreprise du padre. Ben oui, il faut bosser et le commerce ne lui déplaît pas. C'est une période où les casses autos ou motos prennent le chemin du sérieux et quittent petit à petit l'ambiance bidouille et bon enfant prévalant jusqu'alors. Et il va s'attacher à faire grandir sa boîte en évoluant au fil des nouvelles réglementations. Ce qui ne l'empêche aucunement de continuer à rouler sur la piste avec de gros gros jouets. Il est pote avec Jean-Marc Delétang à qui il rachète une Yamaha 750YZF-R de Superbike : « Une vraie moto de course, préparée pour le championnat. Je ne jouais plus dans la même cour. À cette époque, le règlement a changé et les 1 000 cm3 étaient admises. Comme ma 750 n' était pas des plus fraîches, j'ai roulé sur une Yamaha R1. Une moto quasiment stock qui marchait mieux que la 750 préparée. La semaine c' était le business et le week-end, les courses. Avec pas mal de pilotes devenus au fil du temps des amis. Je m'éclatais bien » raconte Nelson. Les années passent et par l'entremise des amitiés nouées dans les paddocks, Nelson se retrouve propriétaire d'une Ducati 888. Offerte par son ami Franck Lunel qui s'est spécialisé dans le commerce de superbikes d'exception. Elle va être la première pierre d'une collection qui accueillera plus tard une magnifique RC 30 Honda, « ... une moto dont je rêvais », précise-t-il.

Plus tard, et encore une fois par l'intermédiaire des amis, il se voit proposé de participer à une émission de télévision sur la chaîne RMC. Son pote Bader Benlekehal, animateur de l'émission High Side et journaliste moto très affûté, le branche sur le coup. Si le sujet principal de ce programme est plutôt dédié à la voiture recyclée, quelques liens avec l'univers de la moto subsistent. Et Nelson se retrouve ainsi convié à rouler lors de la Sunday Ride Classic sur le circuit du Castellet, pour les besoins de la série. Cela fait un moment qu'il a raccroché le cuir. Mais bon. Pourquoi pas ? Et là, c'est de nouveau le choc : « Je n'avais pas roulé au Castellet depuis plus de 15 ans et tout avait changé. Bader me voyant à la peine m'avait conseillé de suivre un stage avec Philippe Monneret, histoire de reprendre mes marques. Je voulais rouler avec ma 888 mais je ne pouvais pas. C'est ainsi que je me suis retrouvé avec une Yam R1 de la première génération. Les essais ont été lamentables. La première course pas terrible mais lors de la seconde manche, j'ai fait 8 - pas mal pour un pilote sur le retour (rires). Et du coup, j'ai acheté la R1. » Pour se relancer dans le bain on imagine. « Pas vraiment à fond, dit-il, mais pour quelques sorties sur piste... sans doute. » Il trouvera sans doute le temps, entre ses occupations pros et ses tournages télé. .. À visionner pour la troisième saison dès novembre.

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