S'abonner

Hublot X Sang Bleu : Bleu comme toi

Modifié le Écrit par La Rédaction
Hublot X Sang Bleu : Bleu comme toi
© DR
Couverture complète sur mise-en-avant

Une foule élégante se presse à l'entrée de la “galeria” privatisée par Hublot pour le lancement de sa nouvelle montre design avec l'artiste suisse Maxime Plescia-Büchi. Le tout-Milan du luxe et de la mode s'est donné rendez-vous au milieu des influenceurs chinois et de la presse du Moyen-Orient. Ajoutez une pincée de célébrités américaines vues dans des séries TV, comme le Chuck Bass de Gossip Girl , quelques Negroni, et arrosez le tout de Ruinart et de Veuve Clicquot. Dehors, c'est un ballet de limousines noires conduites par des chauffeurs cravatés.

Milan design week est un événement majeur, incontournable pour une grande marque de luxe comme la nôtre

La file d'attente est longue comme un jour sans caviar. Une soirée ordinaire un mercredi soir d'avril à Milan ? Que nenni. « Nous avons choisi cette date et ce lieu de lancement, car la Milan design week est un événement majeur, incontournable pour une grande marque de luxe comme la nôtre », confie Ricardo Guadalupe, le CEO de l'horloger Hublot. Comme Hublot, Hermès, Dior, Bottega Venetta pour n'en citer que quelques-unes, ont choisi d'investir Milan et d'organiser des événements pour leurs clients internationaux et pour la presse, présente en masse à l'occasion du Salone del Mobile. Un petit grain de folie s'est emparé de la ville dans une ambiance particulièrement festive. Chars techno de la “design pride”, hôtels éphémères comme celui du Palazzo Monti, au cœur du quartier de Brera, signé par une marque de mobilier design, soirées mondaines dans les galeries d'art, vernissages au Spritz dans toutes les boutiques de luxe… une ambiance assez peu commune. « Ce qui frappe, c'est le monde qu'il y a, le dynamisme de cette vieille ville , note une spécialiste des relations publiques venue accompagner Hublot. Les gens sourient, ils sont beaux, jeunes. Il y a aussi beaucoup d'argent. » Plus de 400 000 visiteurs du monde entier se sont pressés à Milan durant cette semaine-là, trois fois plus que pendant la Fashion Week.

Pour attirer les plus fortunés d'entre eux, comme le milliardaire chinois collectionneur d'art, premier client de la plupart des grandes marques horlogères helvètes, telle Patek Philippe, les maisons déploient des trésors de moyens… et d'imagination. Les trois éditions limitées de Spirit of Big Bang Sang Bleu répondent à ces critères. C'est un produit très segmentant, disponible uniquement en titane, céramique et or rose. « Pour une montre mécanique aujourd'hui, ce n'est pas de lire l'heure qui est primordial , avoue Guadalupe. C'est ce qu'elle représente. » Justement, la moins chère, en titane, limitée à 200 exemplaires, revient à 29 000 euros, bien moins que les 200 éditions en céramique all black, les 100 montres en King gold, ou les deux modèles sertis de 180 diamants. Mais ne parlons pas d'argent, c'est tellement vulgaire.

Maxime ne s'est pas contenté d'apposer un logo sur le cadran. Son inspiration graphique va bien au-delà du tattoo

« Cela fait 7 ans que nous travaillons avec Maxime , confie Guadalupe. C'est la troisième collaboration. Elle n'est pas partie d'une idée technique, elle est le fruit d'une rencontre et d'une envie. On ne fait pas des analyses marketing. » Pour autant, les équipes n'ont pas oublié de doter la nouvelle Sang Bleu du système “one click” qui permet de changer les bracelets soi-même. C'est un vrai driver notamment pour les femmes qui peuvent assortir le bracelet à leur tenue sans avoir à passer chez un détaillant. Chez Hublot, on essaie de tenir les partenariats sur la longueur, pour autant qu'ils aient du succès. « On en a arrêté , avoue Guadalupe, mais on ne regrette rien. À chaque fois c'est un gros challenge. » Lorsqu'en 2016 il signe avec Maxime Plescia-Büchi, célèbre tattoo-artist suisse, créateur du label Sang Bleu, il ne sait pas comment ses clients du monde entier vont réagir. C'est un succès. « Maxime ne s'est pas contenté d'apposer un logo sur le cadran.

Son inspiration graphique va bien au-delà du tattoo. Et nous l'avons très bien retranscrite dans un produit horloger unique. » La maison est connue pour ses prises de risque, y compris esthétiques, parfois audacieuses, comme avec le Japonais Murakami, ou Orlinski qui a son lot de détracteurs. L'art du tatouage n'a jamais été autant à la mode, jamais on n'a vu un si grand nombre de gens tatoués. Pari gagné. La 3e itération comporte encore des spécificités esthétiques inédites avec son cadran facetté de 42 mm. Elle est très différente des deux précédentes. « Elle apporte quelque chose de nouveau, une forme davantage tonneau. Il a vraiment retravaillé la spirit, que nous avons lancée en 2014, pour lui conférer un esprit totalement différent. » Il faut dire que l'artiste helvète est un véritable passionné et possède une compréhension assez complète du métier. Sur des petits volumes, il est parvenu à trouver une identité, à poser son vocabulaire graphique très anglé et respectant les contraintes techniques de contrepoids ou d'épaisseurs sur les aiguilles. « Il est arrivé avec des dessins très graphiques, avec des idées. Nous avons réalisé quelques adaptations. » C'est toute l'agilité du tatoueur que Maxime Plescia-Büchi a développée pour que ses lignes s'adaptent au boîtier. « On peut voir dans ce dessin ce qu'on veut y voir , explique l'artiste. Un œil, un test de Rorschach, des écailles de serpent. C'est ce que j'apprécie chez Hublot. Ils ont une vision très ouverte à l'apport d'idées, d'art, d'influences qui ne sont pas forcément orthodoxes ou attendues dans l'univers horloger. » C'est l'art de la fusion, prérequis de l'identité d'Hublot. Avec Maxime, c'est un match.

Je tatoue mais je ne voulais pas faire un cadran encré. J'ai davantage une approche d'artiste que de designer

J'ai une vision, une approche qui s' exprime dans des univers différents. Ensuite je m'adapte au contexte. » L'horlogerie fait partie de son patrimoine, c'est son fonds culturel suisse du côté de sa mère. Une culture ouvrière, fière, présente dans son identité aussi bien familiale que nationale. Ce 3e projet avec Hublot, il a souhaité le combiner avec sa passion pour le hip-hop. « Je ne voulais pas faire une montre tattoo. Je tatoue mais je ne voulais pas faire un cadran encré. Au départ c' était plus illustratif, figuratif. À l'arrivée c'est un dessin très abstrait. » Avec celle-ci, il voulait un design en trois dimensions. Voilà pourquoi son motif est structurel dans le boîtier et pas dans le bracelet, choisi en caoutchouc parce que c'est la quintessence de l'esprit Hublot. La ligne au centre est à cheval entre le bracelet et le boîtier et se fond dans le logo de la collaboration.

« Les formes de ces aiguilles ont été guidées par la nécessité de pouvoir lire les sous-cadrans du chronographe. La visibilité a conditionné le design des aiguilles. J'ai développé les formes d'après les contraintes mécaniques du mouvement. » Dessous bat le cœur d'une Big Bang unico classique. Une conception proche de l'architecture, autre passion commune de Maxime et de Hublot.

Mentionnés dans cet article

Écrit par La Rédaction
Partagez cet article partout

Dernières news sur mise-en-avant

Petites voitures électriques 2025 : les citadines urbaines qui révolutionnent la mobilité

Petites voitures électriques 2025 : les citadines urbaines qui révolutionnent la mobilité

Les petites voitures électriques ont longtemps été perçues comme des seconds véhicules ou des solutions de niche.

David Richards : le Goliath du sport auto

David Richards : le Goliath du sport auto

L'ancien copilote d'Ari Vatanen, champion du monde des rallyes 1981, est devenu un des acteurs majeurs du sport auto, aussi bien en WRC avec les Subaru qu'aux 24 Heures du Mans en GT avec Aston Martin, sans oublier la F1 avec BAR ou le Dakar avec Dacia. Par Alexandre Lazerges.

Bulgari x MB&F : sciences friction

Bulgari x MB&F : sciences friction 

C'est sans aucun doute LA montre la plus ovniesque de l'année. Une pièce d'exception par son audace créative et son design, autant que par sa mécanique. Rencontre avec les hommes derrière la Bulgari X MB&F Serpenti, qui viennent d'une autre galaxie. Par Aymeric Mantoux.

Moritz Bree : flower power

Moritz Bree : flower power

Moritz Bree n'a pas attendu le nombre des années pour démontrer que rien n'est impossible. Du haut de ses 20 ans, ce jeune Autrichien à déjà quelques préparations à son actif. Ne suivant aucun autre courant que le sien, voici sa SR500 flat track psychédélique. Par Ethan Valentin.

Édouard Golbery : Édouard aux mains d'argent

Édouard Golbery : Édouard aux mains d'argent

Marin, comédien, chanteur, musicien, amateur de sports de glisse, Édouard Golbery aime explorer des domaines aussi variés que passionnants. Portrait d'un coureur au large atypique, qui rêve un jour de s'aligner au départ du Vendée Globe. Par Servane Dorléans.

Kevin Venkiah : le Crésus de Mauritius

Kevin Venkiah : le Crésus de Mauritius

Collectionneur aux mille métiers et autant de souvenirs, ce financier mauricien offre matière à savourer le temps qui passe inexorablement et affiche une passion des cadrans peu commune. Par Emmanuel Galiero.

Couverture complète sur mise-en-avant >

Sur le même sujet

Bulgari x MB&F : sciences friction

Bulgari x MB&F : sciences friction 

C'est sans aucun doute LA montre la plus ovniesque de l'année. Une pièce d'exception par son audace créative et son design, autant que par sa mécanique. Rencontre avec les hommes derrière la Bulgari X MB&F Serpenti, qui viennent d'une autre galaxie. Par Aymeric Mantoux.

Kevin Venkiah : le Crésus de Mauritius

Kevin Venkiah : le Crésus de Mauritius

Collectionneur aux mille métiers et autant de souvenirs, ce financier mauricien offre matière à savourer le temps qui passe inexorablement et affiche une passion des cadrans peu commune. Par Emmanuel Galiero.

Thibault : à fleur de peau

Thibault : à fleur de peau

Attiré par les montres depuis sa plus tendre enfance, Thibault s'est affirmé collectionneur en tant qu'homme mûr, marié et père de famille. Si certains pourraient penser qu'il a perdu son temps, il se rattrape en faisant preuve de frénésie. Par Hervé Borne.

L'atelier du temps : artisan rhabilleur

L'atelier du temps : artisan rhabilleur 

Depuis plus de trente ans, Erick Elbeck ressuscite ces horloges, pendules, coucous et toquantes d'un autre siècle qui marquent le tempo de nos vies de famille. Par Carole Lars Huyvenaar.

Gérald Charles : Genta le maestro

Gérald Charles : Genta le maestro

Genta c'est le plus grand designer horloger du XXe siècle, le pape de la montre moderne, équivalent de Pininfarina pour l'automobile, qui a travaillé pour les manufactures les plus prestigieuses. Mais aussi pour lui. Depuis 25 ans, sa marque Gerald Charles perpétue son style et sa créativité. Par Aymeric Mantoux.

Watchfid : Occasion vs collection

Watchfid : Occasion vs collection

Le marché des montres de seconde main se développe et se structure. À côté des plateformes de vente, des acteurs imaginent de nouveaux services destinés aux collectionneurs. Décryptage avec Anthony Marquié, cofondateur de Watchfid. Par Carole Lars Huyvenaar.