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Blousons noirs : secondes peaux, nouvelle vie

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Blousons noirs : secondes peaux, nouvelle vie
© Laurent Scavone
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Pour tous ses amoureux, le blouson de cuir est une évidence vestimentaire. Modeste mais impérative armure, la matière est portée depuis l'aube de l'humanité et, depuis le début du XXe siècle, ces panneaux de peaux cousues sont incontournables dans nos dressings. L'essor des sports mécaniques, les missions à hauts risques des premiers aviateurs, les scènes culte des étoiles du 7e art ou les voix inoubliables du rock'n'roll n'auront de cesse de les mettre en avant. Le grand public, convaincu de son utilité ou conquis par la mode, enfilera, lui aussi, sa surface de cheval, de vachette, de buffle, d'agneau, de mouton retourné ou même de plastique. Comme autant d'objets qui traversent le temps, le cuir s'est bâti un bel empire autour de marques célèbres et de modèles devenus des icônes. Qui n'a jamais entendu parler de Schott, Lewis Leather, Belstaff, mais aussi de Mascot Leather, Rivetts, Buco ou encore Brimaco, Hein Gericke, Furygan ou Helstons (et tant d'autres encore) ?

Le cuir s'est bâti un bel empire autour de marques célèbres et de modèles devenus des icônes

Les modèles, à l'instar du jean, possèdent aussi des noms qu'on associe instantanément à nos propres références : le Perfecto 613 des frères Schott créé en 1928, la Panther Jacket Belstaff de Brad Pitt dans Benjamin Button, le G1 de Tom “Maverick” Cruise, le militaire A1 “Bomber Jacket” de Chapal en 1925 ou encore les battle jackets peints à la main et couverts de patchs et de pin's de Joey Ramone ou Sid Vicious dans le punk des années 70/80.

Aujourd'hui hélas, l'épaisseur du neuf s'affine, coûte souvent la peau du seul membre encore disponible et la possibilité de s'offrir le cuir tant rêvé prend la poussière au fond de la bucket list. Le marché de l'occasion existe, le “second hand” comme disent les Anglo-Saxons - le upcycling pour les écolos -, mais il faut s'y connaître un peu et avoir le temps de chiner. C'est ici qu'entrent en scène Alexis Gaffuri et Marylin Feltz son épouse. Musicien, batteur pour être précis, ayant joué plus de vingt ans avec des groupes de rock comme Lycosia, Randy Twigg, Minion ou encore Pravda, Alexis dit : « Je ne me sens pas biker mais rocker et mon aventure, ma passion pour le cuir, a commencé en même temps. Jeune, mes références allaient de Brando à Dean en passant plus tard par Schwarzenegger. Autant que la musique, j'aimais le style qui allait avec ! » Ses tournées sont internationales et l'emmènent à peu près partout : Europe, USA, Japon. Le jour, tandis que le reste du groupe cuve l'après-concert de la veille, Alexis court les puces, les brocantes, ses bonnes adresses et déniche les nouvelles pièces de sa collection.

Il connaît bien sûr les marques mythiques citées plus haut mais le cuir qu'il affectionne n'est pas nécessairement griffé de l'étiquette d'un grand nom : « Ce que j'ai aimé au fil du temps et de l'accumulation quasi obsessionnelle c'est d'abord l'histoire de l'objet. J'imaginais celle de celui qui l'avait porté avant moi et j'ai aimé en prendre la suite. Que peut bien raconter tel ou tel blouson ? Des routes, des fêtes, un quotidien, sans aucun doute des chutes pour certains, pourquoi tel patch ou telle peinture dans le dos !? » S'il a raccroché les baguettes de son instrument du jour au lendemain, c'est pour s'engager à plein temps sur la marque créée avec son épouse. “Marylin Feltz” est un prêt-à-porter créatif et décalé, celui du Parisien ou de la Parisienne un peu fantasmé(e) qui n'existe plus vraiment. Hier installés dans le Marais d'un Paname glabre qui se noie en se vendant à la mercantile et insipide fast-fashion des grandes enseignes, Marylin et Alexis ont plié les étagères et filé plein Nord pour Roubaix. L'endormie capitale de la confection française retrouve aujourd'hui une nouvelle jeunesse - une seconde peau, attirant jeunes artistes et créateurs en réhabilitant, pour eux, ses friches industrielles laissées à l'abandon.

Dans leur showroom jouxtant le musée d'art moderne baptisé “La Piscine”, le corner réservé aux hommes s'appelle “Blousons Noirs”. Alexis vend quelques-unes de ses pièces, en chine pour vous à la demande, active son fidèle réseau international qui le suit sur le compte Instagram du même nom. Pour compléter votre look, Blousons Noirs propose également en édition restreinte de belles liquettes qui ont su séduire un public amateur. « À travers ce que nous proposons, nous avons habillé Miossec, Radio Elvis ou encore Gaspard Royant qui entretiennent la flamme frenchy du rock'n'roll et puis, sur les cintres de Blousons Noirs, vous trouverez des blousons cloutés, à franges, peints, des ceintures ou des bottines vintage qui valent le coup. Quelque part, je vends des madeleines de Proust en cuir, des rêves enfouis d'ados, le souvenir du Perf' aperçu à Camden Town mais surtout, je les propose financièrement accessibles ! » La mode est une boucle perpétuelle, le vêtement de cuir un de ses piliers. Si vous souhaitez alléger votre empreinte shopping et préférez ce parfum, ce craquement si caractéristique du cuir authentique et de son vécu, pour cela, optez pour le vintage et Blousons Noirs.

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