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George Barris : Hollywood Custom

Modifié le Écrit par La Rédaction
George Barris : Hollywood Custom
© Alain Sauquet & archives Barris
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Les habitués des grands hot rods et custom shows américains ont tous fini par devenir aussi des habitués de George Barris. Il était toujours présent sur tous les fronts, toujours prêt à poser pour des photos souvenirs ou dédicacer tout ce qui lui passait entre les mains. Il pouvait s'agir tantôt d'un des très nombreux livres lui étant consacrés, mais aussi de jouets fabriqués à l'effigie de certaines de ses créations. Quel est le quadra ou jeune quinquagénaire qui n'a pas eu sa Batmobile de chez Corgi Toys ?

Une imagination sans borne, un talent débridé

Celle qui tirait des fusées et crachait des flammèches en plastique.

Et ce n' est là qu' un seul des très nombreux exemples que l' on peut citer, puisque George Barris est également à l' origine du Munster Koach et du Drag-U-La de la série TV “The Munsters”, ainsi que de dizaines d' autres véhicules déclinés en miniatures ou maquettes. Un succès dû non seulement à la situation géographique de son garage, installé à North Hollywood, mais aussi à son imagination sans bornes et son talent débridé. Trop parfois, selon certains. Toujours est-il que Barris est rapidement devenu le préparateur des stars, comptant parmi ses clients des grands noms comme Frank Sinatra, Elvis Presley, Tony Curtis, Jayne Mansfield, Steve McQueen, Clint Eastwood, James Brown ou Cher. Parmi beaucoup d' autres ! Pourtant, George Barris n' a pas toujours eu la vie rêvée qu' on imagine, surtout à ses débuts. Orphelin dès son plus jeune âge, lui et son grand frère Sam quittent leur ville natale de Chicago pour s' établir chez d' autres membres de la famille à Roseville en Californie.

Les deux enfants Barris se montrent vite doués pour le sport, le chant et le spectacle, mais aussi pour le bricolage. A sept ans, George construit des petites voitures en balsa, gagnant des concours de maquettistes deux ans plus tard. Dès ses 13 ans en 1938, il passe la vitesse supérieure en s' attaquant à une Buick 1925, repeinte et débarrassée de ses ailes. L' auto est bientôt suivie par une Ford 1929, puis un roadster ' 32. A force de traîner dans les garages environnants, le jeune Barris apprend les bases du métier et de la soudure, notamment avec Harry Westergard. En 1942, Sam Barris rejoint les forces armées américaines, tandis que George est enrôlé dans la marine marchande. Envoyé à Los Angeles, il s' y rend au volant de sa Ford 1936 assez radicalement modifiée.

Ce qui lui vaut l' éloge des carrossiers locaux, simples figurants des balbutiements du custom californien. Mais en ouvrant son propre garage après la guerre, George en sera l' un des acteurs principaux. Prenant son grand frère sous son aile et lui enseignant à son tour les secrets de la profession, les deux ouvrent leur premier Barris Custom Shop sur Compton Avenue en 1946. Deux ans plus tard, ils sortent de l' anonymat grâce à une Buick ' 41 personnalisée, présentée lors de la toute première “Hot Rod Exposition” à L.A. C' est aussi à cette époque que George Barris invente le concept du Kustom avec un “K”. Un style à part entière, qui donnera ultérieurement naissance à toute une contre culture. En 1950, avec le déménagement à Lynwood, commence véritablement l' âge d' or des frères Barris. Les débuts de leurs réels succès, de leurs premiers top chops sur bases Mercury et des créations aussi uniques que mémorables. La “Hirohata Merc”, la “Golden Sahara”, le pick-up “Ala Kart”, suivi du “Kopper Kart”, sans oublier les trophées les plus prestigieux, dont quelques titres d' America' s Most Beautiful Roadster remis au fameux Grand National Roadster Show. Pour les intégristes du Kustom, les années ' 50 sont l' époque bénie des ateliers Barris. Car nombreux sont ceux qui considèrent Sam comme un homme de goût, en raison de son penchant pour les modifications subtiles de carrosseries. Ce dernier préfère cependant quitter le business en été 1956 et repartir en Californie du Nord. Il y terminera son dernier chantier, “El Capitola”, en 1960, soit un an avant l' ultime déménagement de George Barris vers Riverside Drive à North Hollywood. C' est à cette adresse qu' il donne libre cours à ses délires les plus fous et qu' il honore les commandes à la chaîne pour le show business. Les intégristes du kustom y perdent leur latin, les enfants et la star system adorent !

Il donne libre cours à ses délires et honore les commandes à la chaîne pour le show business

Plus c' est fou, plus ça passe. Des centaines de véhicules quittent les ateliers “Barris Kustom City” pour finir dans des films, sur des pochettes de disques, dans des car shows ou des collections privées. Les produits dérivés apportent eux aussi une belle fortune à George, lui permettant de conserver ses locaux jusqu' à sa mort récente, malgré un déclin évident de ses activités commerciales.

Hormis quelques projets sur bases de Camaro ou Challenger récentes, voire même de Toyota Prius, Barris vit les dernières années de son existence en surfant sur sa gloire passée. Celle d' un customizer au destin hors pair. Non pardon, celle d'un “kustomizer” !  AH

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Écrit par La Rédaction
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