Nicolas Casano : pêche en “no kill”
La pêche au “broumé”. C'est de cette technique ancestrale de sa région que l'Héraultais, champion de France en titre de pêche au thon, est passé maître. Il nous a conviés pour une petite démonstration, prêt à batailler avec ce poisson qu'il qualifie de “divin”. Par Philippe Leblond.

Nicolas pratique une pêche sportive et respectueuse du thon grâce à la technique ancestrale du broumé, associée à des technologies modernes, tout en valorisant ce poisson d’exception.
Soudain, un cri déchire l'air. Un cri qui traduit à la fois l'exaspération et le soulagement. Plus de quatre heures après avoir mouillé l'ancre de son sportfishing américain et mis ses quatre cannes à l'eau, Nicolas enregistre enfin une touche… Ce “départ” (le moulinet centrifuge et la canne plie) arrive à point nommé pour éviter la bredouille. Une déconvenue d'autant plus frustrante lors d'un événement presse, avec quelques journalistes à bord, dont la plupart viennent de médias spécialisés dans la pêche.
Comme prévu, une fois le thon ferré, le métier de notre champion parachève le travail sans encombre. Il était temps car il ne restait plus que dix minutes avant de retourner au port. Quelques jours plus tard, au téléphone de votre serviteur : « C'est souvent comme ça, témoigne Nico, le jour où tu invites les journalistes il ne se passe pas grand-chose. Alors que le lendemain j' en ai pris treize, et le jour d'après, neuf ! Et du 50 kilos. »
Le “no kill” en action
Pour cette journée presse, organisée par Garmin, leader mondial du GPS et fabricant d'aides électroniques à la navigation, l'unique thon attrapé avant le gong faisait entre 15 et 20 kilos. Loin des grosses prises auxquelles sont habitués Nicolas et ses équipiers, Ruddy et Patrick.
« Mon plus gros thon pesait 96 kg pour 1,86 mètre », s'enorgueillit Nicolas. Ruddy, pour sa part, a remporté les deux éditions du Thon d'Or avec des individus de 116 et 115 kg.

Mais remontons le temps pour comprendre comment est née cette vocation. « C'était à mes cinq ans, grâce à un grand-père garde-chasse et garde-pêche, sur les rives de la Durance , expose Nico. Puis par la suite, en mer, sur le petit bateau de mon père. Et, il y a sept ans de cela, la création de notre club (Pêche Sportive Frontignanaise) et l'envie de me mesurer aux autres pêcheurs m'ont amené à m'engager en compétition. » Il existe plusieurs techniques de pêche pour le thon. Plutôt que la traîne ou la pêche au lancer de leurre, Nicolas a choisi le broumé.
« C'est une technique ancestrale de notre région qui consiste à faire venir les poissons à vous, en les appâtant avec des sardines. Elle permet de se mesurer à des gros spécimens pouvant dépasser les 10 0 kg, ce qui est moins fréquent avec la pratique de la pêche au leurre sur chasse. »
Le thon est un poisson vif et combatif et les pêcheurs doivent faire preuve de technique et d'endurance pour ramener les prises à couple du bateau. « Nous pratiquons la pêche en “no kill”, s'empresse de préciser Nicolas. Une fois mesuré, le poisson, toujours à l' eau, est libéré de son hameçon et peut poursuivre son chemin. Nous utilisons un hameçon “circle” afin que le poisson ne puisse pas l'avaler.
Garmin, l’atout high-tech du pêcheur
Comme appât on met une sardine entière. Mais, avant, dès que l'on mouille le bateau sur son ancre, on enclenche le Sardamatic, une machine à broyer les sardines et à les diffuser dans l'eau, afin d'attirer les poissons. Après, il faut animer les lignes (quatre à l'eau sur le bateau de Nicolas) en ramenant ou relâchant afin de simuler la nage de la sardine. »
Une pêche plutôt sportive ! En fait les pêcheurs sont en perpétuel mouvement, une ligne à la main, l'œil sur le sondeur et sur les bouchons. Pourquoi le thon et pas un autre poisson ? La réponse de Nico fuse : « Parce que le thon est majestueux. Il possède un très gros rapport poids/puissance. Et notre réel plaisir n' est pas dans le fait de le remonter, mais dans le fait de le piéger et d' entendre les moulinets sur le départ ! »

En compétition, le champion de France bénéficie du partenariat de Garmin. Cela fait plus de deux ans qu'il concourt sous les couleurs de la Garmin Fishing Team.
« En effet, Garmin cherchait un équipage de pêche au gros et a décidé de m'offrir cette opportunité en équipant mon bateau avec ses dernières technologies. Ce qui a été un grand coup d'accélérateur dans nos objectifs en compétition. La technologie “Live” (cf LiveScope de Garmin) a transformé considérablement notre approche du poisson et a eu une répercussion immédiate sur nos résultats. »
Et la passion que Nicolas porte au thon ne s'arrête pas à la pêche. Caviste à Frontignan, il y a aussi ouvert un restaurant. Et quelle est la “star” du menu ? Le tataki de thon, pardi ! « J'adore cuisiner le thon. Mais à titre personnel je le préfère en carpaccio. » Dans le thon aussi tout est bon !
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