Olivier Laban : les perles de l'ostréiculteur
Ostréiculteur sur le bassin d'Arcachon, Olivier Laban cultive la même passion pour ses motos que pour les huîtres qu'il élève sur ce territoire, non sans s'en éloigner régulièrement pour voyager. Par Stéphane Vacchiani.

Olivier Laban, ostréiculteur passionné, partage son quotidien entre le bassin d'Arcachon, sa passion pour la moto et des projets de raids pour vivre pleinement ses envies d'aventure.
Devant la calibreuse, Olivier Laban trie rapidement les huîtres au vu de leur taille. En ce début d'après-midi il travaille la “récolte” de la marée du matin. Une fois lavées et calibrées elles partent rejoindre le bassin de sa cabane d'ostréiculteur dans un des sept ports de Gujan-Mestras. Avec son chaland il était à la marée du matin prélever les précieux coquillages sur ses parcs du bassin d'Arcachon. Levé à 3 h 45 il est encore en forme à 16 h pour parler de sa passion pour le bassin qui le nourrit, et qu'il nourrit.
Ostréiculteur depuis 35 ans, il est motard depuis plus longtemps encore. L'enfant du bassin a connu cette terre aujourd'hui très courue beaucoup moins urbanisée et protégée. « Gamins on allait rouler avec des motos de cross dans les chemins de la forêt, et on revenait même par la plage », sourit celui qui ne regrette pas pour autant cette période. Professionnel de la mer il sait combien l'environnement doit être aujourd'hui préservé.
Le terrain de jeux a changé mais les jouets de celui qui a grandi restent là. Ils ont grandi eux aussi, et le garage a lui aussi évolué, en proportion. Land tôlé, vieux pick-up Peugeot pour la promo de la “Maison Laban”, son entreprise, et bateaux pour ne pas oublier le bassin qui baigne sa maison, et puis aussi des motos pour différents usages.
Je privilégie la Harley pour partir avec mes potes ou en couple.
Olivier Laban

À l'assaut des dunes... africaines
Sur ce port de Larros, à quelques pas de la calibreuse, pour les besoins du photographe, Olivier Laban a sorti son Honda XR. « Un 650 à démarreur électrique » précise le passionné de raid africain depuis qu'il a découvert l'épreuve des Sandraiders. En 2020. « Je connaissais bien le Maroc pour y être allé souvent faire du kite surf et avoir accompagné un ami, Rachid, ostréiculteur dans le développement de son activité à Darkla, mais je n'y avais jamais fait de moto. »
Depuis le pilote TT se rattrape. Tous les ans il part retrouver ses sensations dans le sable et les dunes. Loin de celle du Pyla qu'il voit à chacune de ses sorties sur ses parcs à huîtres. « J'attends ce raid africain tous les ans maintenant avec impatience. On s'y retrouve entre copains pour des moments de tout-terrain rares » confie celui qui progresse à chaque sortie et adapte ses motos à ses attentes de plus en plus pointues.
Après une Africa Twin ancien modèle, « trop lourde » pour la première expérience, puis un Dominator préparé chez Anima en Gironde, il a maintenant ce XR qu'il affectionne. « Plus rassurant » commente celui qui reconnaît ne pas faire une course mais chercher des sensations qu'il trouve sur cette épreuve. « On aime cette adrénaline, l'esprit de liberté à moto », résume ce marin averti dont le voilier s'appelle “Freeman”. Un homme de la mer libre mais obligé de partir et de rentrer dans le même port. « Avec la moto c'est différent du bateau, je peux aller de point en point : je n'aime pas revenir sur mes pas, j'aime ces voyages où on part pour rejoindre une autre destination. »

Des projets plein les cartes
À l'heure de lever le pied, un peu, professionnellement, l'ostréiculteur espère laisser plus de temps au motard. Quitte à adapter sa monture au programme. À côté du XR trône un GS 1250 et une Harley Street Glide au filtre à air proéminent annonçant la couleur… « C'est ma deuxième Harley. Celle que je privilégie pour partir avec mes potes ou même en couple » sourit celui qui aime autant rouler que les moments partagés, le temps d'un repas, un verre de blanc et des huîtres évidemment. Quand les balades restent locales tout du moins, ce qui est rarement le cas.
Avec ses amis du bassin, ils se sont organisés dans un club, sans statut mais avec quelques valeurs et beaucoup d'amitié, qu'ils ont baptisé les “Big Or No” (sic). Ses potes savent qu'ils peuvent compter sur cet ancien rugbyman comme ce fut le cas aussi lors du chargement de motos pour la Sandraiders. Au volant de son Manitou l'ostréiculteur a été aussi habile qu'au guidon de sa XR pour charger le camion de l'organisation !
Je n'aime pas revenir sur mes pas, j'aime ces voyages où on part pour rejoindre une autre destination.
Olivier Laban

Et sortir une belle épine du pied du chauffeur espagnol du poids lourd. « C'est juste normal », coupe court cet homme de la mer habitué à la solidarité, préférant parler de ses projets plutôt que de lui. Et ils sont nombreux. « On réfléchit avec des copains à un raid jusqu'à Dakar. Sur vingt jours, avec un stop au Maroc chez mon gendre Younes. Puis la Mauritanie » trace Olivier Laban qui espère associer son épouse Isabelle à une partie du trip.
Le premier d'une série qu'il souhaite la plus longue possible. « J'ai toujours envie d'aller au Cap Nord à moto, et je pense au Laos ou à l'Amérique du Sud », détaille celui qui a fait son service militaire, obligatoire à l'époque, à bord du Clemenceau. Le porte-avions. Du voyage, au long cours déjà, dont il n'est pas rassasié. « Quand je vais arrêter de bosser j'imagine partager mes passions et partir à vélo, à moto ou en bateau. Et avoir un camion aménagé… » dévoile celui qui ne s'imagine pas immobile. D'autant, plaisante-t-il, « que je n'aime pas jouer à la pétanque » !
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