S'abonner

Olivier Laban : les perles de l'ostréiculteur

Ostréiculteur sur le bassin d'Arcachon, Olivier Laban cultive la même passion pour ses motos que pour les huîtres qu'il élève sur ce territoire, non sans s'en éloigner régulièrement pour voyager. Par Stéphane Vacchiani.

Publié le Écrit par La Rédaction
Olivier Laban : les perles de l'ostréiculteur
Photos : David Marvier
Résumé

Olivier Laban, ostréiculteur passionné, partage son quotidien entre le bassin d'Arcachon, sa passion pour la moto et des projets de raids pour vivre pleinement ses envies d'aventure.

Sommaire
Couverture complète sur mise-en-avant

Devant la calibreuse, Olivier Laban trie rapidement les huîtres au vu de leur taille. En ce début d'après-midi il travaille la “récolte” de la marée du matin. Une fois lavées et calibrées elles partent rejoindre le bassin de sa cabane d'ostréiculteur dans un des sept ports de Gujan-Mestras. Avec son chaland il était à la marée du matin prélever les précieux coquillages sur ses parcs du bassin d'Arcachon. Levé à 3 h 45 il est encore en forme à 16 h pour parler de sa passion pour le bassin qui le nourrit, et qu'il nourrit.

Ostréiculteur depuis 35 ans, il est motard depuis plus longtemps encore. L'enfant du bassin a connu cette terre aujourd'hui très courue beaucoup moins urbanisée et protégée. « Gamins on allait rouler avec des motos de cross dans les chemins de la forêt, et on revenait même par la plage », sourit celui qui ne regrette pas pour autant cette période. Professionnel de la mer il sait combien l'environnement doit être aujourd'hui préservé.

Le terrain de jeux a changé mais les jouets de celui qui a grandi restent là. Ils ont grandi eux aussi, et le garage a lui aussi évolué, en proportion. Land tôlé, vieux pick-up Peugeot pour la promo de la “Maison Laban”, son entreprise, et bateaux pour ne pas oublier le bassin qui baigne sa maison, et puis aussi des motos pour différents usages.

Je privilégie la Harley pour partir avec mes potes ou en couple.

Olivier Laban
Olivier Laban : les perles de l'ostréiculteur
Photos : David Marvier

À l'assaut des dunes... africaines

Sur ce port de Larros, à quelques pas de la calibreuse, pour les besoins du photographe, Olivier Laban a sorti son Honda XR. « Un 650 à démarreur électrique » précise le passionné de raid africain depuis qu'il a découvert l'épreuve des Sandraiders. En 2020. « Je connaissais bien le Maroc pour y être allé souvent faire du kite surf et avoir accompagné un ami, Rachid, ostréiculteur dans le développement de son activité à Darkla, mais je n'y avais jamais fait de moto»

Depuis le pilote TT se rattrape. Tous les ans il part retrouver ses sensations dans le sable et les dunes. Loin de celle du Pyla qu'il voit à chacune de ses sorties sur ses parcs à huîtres. « J'attends ce raid africain tous les ans maintenant avec impatience. On s'y retrouve entre copains pour des moments de tout-terrain rares » confie celui qui progresse à chaque sortie et adapte ses motos à ses attentes de plus en plus pointues.

Après une Africa Twin ancien modèle, « trop lourde » pour la première expérience, puis un Dominator préparé chez Anima en Gironde, il a maintenant ce XR qu'il affectionne. « Plus rassurant » commente celui qui reconnaît ne pas faire une course mais chercher des sensations qu'il trouve sur cette épreuve. « On aime cette adrénaline, l'esprit de liberté à moto », résume ce marin averti dont le voilier s'appelle “Freeman”. Un homme de la mer libre mais obligé de partir et de rentrer dans le même port. « Avec la moto c'est différent du bateau, je peux aller de point en point : je n'aime pas revenir sur mes pas, j'aime ces voyages où on part pour rejoindre une autre destination. »

Olivier Laban : les perles de l'ostréiculteur
Photos : David Marvier

Des projets plein les cartes

À l'heure de lever le pied, un peu, professionnellement, l'ostréiculteur espère laisser plus de temps au motard. Quitte à adapter sa monture au programme. À côté du XR trône un GS 1250 et une Harley Street Glide au filtre à air proéminent annonçant la couleur… « C'est ma deuxième Harley. Celle que je privilégie pour partir avec mes potes ou même en couple » sourit celui qui aime autant rouler que les moments partagés, le temps d'un repas, un verre de blanc et des huîtres évidemment. Quand les balades restent locales tout du moins, ce qui est rarement le cas.

Avec ses amis du bassin, ils se sont organisés dans un club, sans statut mais avec quelques valeurs et beaucoup d'amitié, qu'ils ont baptisé les “Big Or No” (sic). Ses potes savent qu'ils peuvent compter sur cet ancien rugbyman comme ce fut le cas aussi lors du chargement de motos pour la Sandraiders. Au volant de son Manitou l'ostréiculteur a été aussi habile qu'au guidon de sa XR pour charger le camion de l'organisation !

Je n'aime pas revenir sur mes pas, j'aime ces voyages où on part pour rejoindre une autre destination.

Olivier Laban
Olivier Laban : les perles de l'ostréiculteur
Photos : David Marvier

Et sortir une belle épine du pied du chauffeur espagnol du poids lourd. « C'est juste normal », coupe court cet homme de la mer habitué à la solidarité, préférant parler de ses projets plutôt que de lui. Et ils sont nombreux. « On réfléchit avec des copains à un raid jusqu'à Dakar. Sur vingt jours, avec un stop au Maroc chez mon gendre Younes. Puis la Mauritanie » trace Olivier Laban qui espère associer son épouse Isabelle à une partie du trip.

Le premier d'une série qu'il souhaite la plus longue possible. « J'ai toujours envie d'aller au Cap Nord à moto, et je pense au Laos ou à l'Amérique du Sud », détaille celui qui a fait son service militaire, obligatoire à l'époque, à bord du Clemenceau. Le porte-avions. Du voyage, au long cours déjà, dont il n'est pas rassasié. « Quand je vais arrêter de bosser j'imagine partager mes passions et partir à vélo, à moto ou en bateau. Et avoir un camion aménagé… » dévoile celui qui ne s'imagine pas immobile. D'autant, plaisante-t-il, « que je n'aime pas jouer à la pétanque » !

Mentionnés dans cet article

Écrit par La Rédaction
Partagez cet article partout

Dernières news sur mise-en-avant

Rudi Klein de "junkyard" : nécropole grand tourisme

Rudi Klein de "junkyard" : nécropole grand tourisme

À l'occasion d'une vente aux enchères organisée par RM Sotheby's, les amateurs de sortie de grange ont été servis, avec la dispersion de la célèbre collection constituée par l'Américain Rudi Klein. Par Romain Thomas.

Couverture complète sur mise-en-avant >

Sur le même sujet

Julie Wood : retour en piste

Julie Wood : retour en piste

Quarante-cinq ans après le dernier album Julie Wood de Jean Graton, qui signait alors textes et dessins, la jolie Californienne revient sur le devant de la scène. L’héroïne de 18 ans n’a pas pris une ride et nous entraîne dans de nouvelles aventures. Par Claude de La Chapelle.

Heroin Purr riding : road strip

Heroin Purr riding : road strip 

Libre, indépendante, équipée en série d’une bonne dose de sensualité et, en option, d’un pack badass : voici Jacquie. Créatrice de contenu moto sous le pseudo Purr Riding, Jacquie c’est un peu Thelma et Louise à elle seule. Une femme authentique qui se met à nu dans Moto Heroes pour démontrer que tout est possible. Par Ethan Valentin.

Julien Roucheteau : devoir de réserve

Julien Roucheteau : devoir de réserve

Prendre des risques, parfaire, sublimer un produit, atteindre des sommets, recommencer. Y aurait-il quelques analogies entre gastronomie et moto ? Le temps d'une interview, Julien Roucheteau, Meilleur Ouvrier de France et chef étoilé de La Table des Rois, nous donne des éléments de réponse. Par Arnaud Choisy.

Bruno Gillet : les coulisses de l'exploit

Bruno Gillet : les coulisses de l'exploit

Ce petit livre rouge Dans les coulisses de la course moto est une pépite ! Le journaliste Bruno Gillet, en prise directe avec l'univers de la vitesse, y raconte, avec subtilité, 100 anecdotes croustillantes glanées pendant quatre décennies. À lire absolument ! Par Claude de La Chapelle.

Julien Fabro : Objectif fast-life

Julien Fabro : Objectif fast-life

Se penche souvent sur ceux qui ont marqué temps et générations. Pour beaucoup ? Disparus, moins sous la lumière de Lucas patinés au sable d'un Dakar qui avait lieu entre Paris... et Dakar. Alors, moins “Heroes” la Gen Z ? Julien Fabro, créatif, sérieux voyageur, photographe, entrepreneur prouve... que non. Par Arnaud Choisy.

Daniel Arsham : la poignée dans le coin

Daniel Arsham : la poignée dans le coin

Daniel Arsham fusionne art et vitesse en réinventant la moto comme une véritable œuvre sculpturale. Avec MV Agusta, il pousse encore plus loin sa vision d’une mécanique transformée en relique contemporaine. Par Aymeric Mantoux.