Hugo Becker, un homme en mouvement

Comédien multicarte, il poursuit une tournée au théâtre, vient de boucler la prochaine série Disney+ pour apparaître ensuite dans le nouveau film de Pascal Elbé. Malgré son emploi du temps chargé, Hugo Becker profite de chaque instant entre deux tournages pour s'évader à deux-roues sur les routes de campagne environnantes. Action !

Sur le tournage de Baron noir, j'arrivais en moto. Un matin, un mec de la production est venu me voir : “Mais tu es malade de venir en deux-roues, c'est dangereux !” Ça m'a fait marrer. Dans la série, j'ai plusieurs scènes où je conduis une Triumph... »

Malgré son âge encore jeune, 38 ans, le comédien Hugo Becker a déjà assez roulé sa bosse pour vous sortir quelques belles anecdotes au détour de discussions toujours hautement décontractées. Sa gueule, tout le monde désormais la connaît - surtout le public féminin qui, sollicité dans le cadre de cet article, a répondu à l'affirmative à 100 %.

Baron noir donc, Au service de la France, Osmosis , Diane de Poitiers , La Peste à la télé , Le Dernier Voyage , Tempête, Vaincre ou Mourir ou encore Maria au cinéma . Mais l'année qui vient a toutes les chances d'être déterminante pour la suite de sa carrière. Hugo Becker jouera un flic chevronné dans une série Disney+ inspirée de la vague de meurtres qui secoua la gare de Perpignan dans les années 90. Puis, ce sera La Bonne Étoile avec Benoît Poelvoorde, un long-métrage signé Pascal Elbé qui se déroule durant l'Occupation. Et aussi l'adaptation pour Netflix et TF1 de Tout le bleu du ciel de la graphomane Mélissa Da Costa. Homme débordé plus que pressé, Hugo Becker prend tout de même le temps d'une interview : « On aurait dû faire ça à Paris, chez Bonvivant. Ce sont des copains, ils ont une cave. On aurait fumé un cigare... »

La moto, c'est un symbole de liberté et d'espaces à conquérir. On ne se sent jamais bridé, ni bloqué. 

Hugo Becker

Moto & cinéma : un duo qui roule

« Mon goût pour la moto m'est venu du cinéma : Marlon Brando dans L'Équipée sauvage, The Place Beyond the Pines avec Ryan Gosling, Easy Rider de Dennis Hopper... » Quand il ne parle pas de son métier avec passion, Hugo Becker apprécie de causer moto. Cela tombe bien, c'est le motif de cette série photo. « Pour moi, confesse-t-il, c'est comme lorsque gamin, vous rêvez de liberté. La moto, c'est un prétexte à continuer de nourrir sa faim d'aventure et de grands espaces, à agrandir son univers des possibles et aborder sa vie de façon un peu plus sauvage. »

Pour cet amateur d'adrénaline (il était parti avec des potes, l'été dernier, pour un stage de boxe thaïlandaise en Asie du sud-est), les deux-roues représentent également un accessoire privilégié dans son travail. S'il peut même ajouter une scène d'escapade en discutant avec les scénaristes, ce n'est jamais de refus. Il s'explique : « Une moto, c'est clairement un plus. Les films jouant souvent sur la symbolique, cela permet d'apporter de la complexité à certains personnages sur des scènes qui peuvent paraître anodines . » En 2016, sur le moyen-métrage 1971, MotorCycle Heart de Stéphanie Varela, il va même jusqu'à incarner le coureur Christian Ravel.

« C'est là que j'ai pu piloter la Kawasaki H1, la “faiseuse de veuves”, indique-t-il, l'œil qui frise. C'est le propre frère de Christian qui m'a coaché sur le film. » Ledit Christian Ravel, champion de France 500 cm3 en 1970, a vu sa carrière stoppée net après un accident fatal, à Spa, l'année suivante. De quoi donner à réfléchir sur les tournages, même si tout cela ne reste que du cinéma. Plus téméraire que trompe-la-mort, Hugo Becker répond tout de go : « S'il fallait faire attention à tout, on ne ferait plus rien : plus de ski, plus d'escalade, de voyage, de surf... »

Avoir une moto qui vous ressemble, exactement comme vous l'imaginiez, c'est extrêmement agréable. Il y a un affect.

Hugo Becker

Une vie taillée dans le cuir

« Sur Baron noir, j'ai encore ce souvenir : mon personnage faisait un burn-out et partait à fond sur une Bonneville. La moto était chargée de caméras embarquées. Dans les virages, c' était très chaud. Je me suis fait une bonne frayeur. » Et il en rit. Faisons fides films et des séries.

Dans la vie, quel modèle Hugo Becker chevauche-t-il ? Le garçon fait chauffer le moteur à souvenirs : « La toute première, si je me rappelle bien, c' était une Honda CD, très personnalisée, qui n'avait plus grand-chose à voir avec le modèle original. » Ensuite, il a opté pour une Royal Enfield Classic et s'apprête aujourd'hui à passer à la Shotgun 650 : « Je vais la faire préparer avec de nouvelles pièces et de nouvelles couleurs : des amortisseurs Öhlins par exemple et un moteur upgradé... Les Royal Enfield se prêtent bien à ce genre de modifications . »

Entre la marque indienne et le comédien originaire de Moselle (aucun lien de parenté avec les illustres Jacques ou Jean Becker) s'est nouée une relation de gentlemen riders. « Ils ont appris que j' étais amateur de moto , confie-t-il candidement. Nous nous sommes rencontrés et, très vite, une bonne entente est née. C'est ainsi que je suis devenu un ami de la marque. Ce sont des motos que j'aime beaucoup, un savant mélange de style et de modernité, à la fois rétros et sportives. Pour moi, un bel équilibre. » Sinon, le comédien s'autorise aussi à citer Harley-Davidson et Ducati : « Toujours cette balance entre la tradition et l'agressivité. »

« J'ai fait du cheval en Patagonie. Je suis allé me perdre dans la jungle au Guatemala. J'ai fait du chien de traîneau dans le Grand Nord. Mais jamais encore de road trip à moto. » Il en rêve donc, Hugo Becker, à un grand voyage en Amérique du Sud - ce qui explique d'ailleurs la préparation de la Shotgun 650. Un côté Carnets de voyage d e Walter Salles, autre fresque à lui donner des envies d'odyssée sur les amortisseurs. En attendant, il poursuit vaillamment en France la tournée, aux côtés de Pierre Rochefort, de la pièce Les Variations énigmatiques d'Éric-Emmanuel Schmitt. « Il y a également une série qui s'appelle Montmartre. Mais on aura le temps d'en parler. .. » Avec Hugo Becker, artistiquement le pied au plancher, les projets ne semblent pas près de se raréfier.