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Zenith : Haut en couleurs

Publié le Écrit par La Rédaction
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Il passe à travers les fuseaux horaires aussi facilement qu'entre les disciplines artistiques, notamment grâce à son anonymat revendiqué. Personne ne connaît son visage. Graffiti, art abstrait, sculpture kinétique, il est à la pointe du street art. Son travail est avant-gardiste, comme s'il élaborait une nouvelle grammaire du futur pour nous aider à communiquer. Ultra-connecté, Pantone aime que son travail soit vu et compris. C'est ce qui l'a conduit à créer des œuvres sans cesse plus attirantes et intrigantes. Il entend transmettre son point de vue sur le monde qui l'entoure à travers le flot d'informations et d'images qui circulent en élaborant un vocabulaire graphique bien à lui : illusion 3D, lignes fuyantes, couleurs hypnotisantes invitent le public à partager le voyage de l'artiste dans la modernité.

« Dans toutes les collaborations que j'ai faites avec Zenith, nous avons utilisé des techniques innovantes. »

Comment en êtes-vous arrivé à créer votre concept d'art cinétique ?

Pendant mes études aux Beaux-Arts, j'ai étudié le mouvement de l'art cinétique et j'ai été fasciné par celui-ci. J'ai réalisé que je partageais de nombreux éléments avec les idées de vitesse, de participation du spectateur, de transformation et de mouvement. J'ai pensé que ces concepts s'appliquaient parfaitement à notre monde contemporain.

Qu'espérez-vous transmettre dans vos œuvres ? Des messages ?

Je m'intéresse à l'art qui définit l'époque dans laquelle vit l'artiste ; j'aime être le reflet de cette époque. Je n'ai pas de message à transmettre, mais plutôt le désir de capturer ma vision du monde, où la surcharge d'informations, le changement, l'ère numérique et l'interconnexion se distinguent.

Comment la technologie et l'art cohabitent-ils ?

L'art et la technologie ont toujours été indissociables, ou du moins je pense qu'ils devraient l'être. Il faut utiliser les techniques les plus efficaces pour faire son travail, que ce soit dans l'art ou dans toute autre discipline. Il est vrai que certaines techniques s'ancrent dans le temps, comme l'huile sur toile, qui remonte au VIIe siècle. Pour ma part, j'essaie de me concentrer sur les nouvelles techniques tant que je les trouve efficaces pour ce que je veux accomplir.

La même chose dans l'industrie horlogère ?

Absolument. L'industrie horlogère s'est modernisée avec le temps. Toutes sortes de techniques modernes sont utilisées, et beaucoup d'autres sont encore en cours de développement. Dans toutes les collaborations que j'ai faites avec Zenith, nous avons utilisé des techniques innovantes, comme l'application de mes dégradés en PVD, des gravures au laser sur le saphir qui forment des hologrammes, et bien d'autres choses encore.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre collaboration avec Zenith ?

Il s'agit d'une pièce de haute horlogerie. Dans ce contexte, j'ai voulu que ce soit une œuvre qui respire la sophistication et la simplicité tout en incorporant des éléments ultra-complexes comme les formes des index, des aiguilles et du cadran, qui s'inspirent de mes œuvres “Planned Iridescence”. Et bien sûr, le joyau de la couronne : l'éclair qui soutient le tourbillon, inspiré de mes “Optichromies”.

En quoi le fait de travailler sur une montre est-il différent de celui de travailler avec Hennessy ou une autre marque ?

Ma collaboration avec Hennessy consistait à utiliser une bouteille et son coffret comme toile pour mon travail, ce qui peut être assez complexe, mais le vrai défiétait de créer des installations artistiques dans de nombreuses villes à travers le monde pour accueillir des événements qui fusionnent l'art et la fête. La collaboration avec Zenith a été une véritable expérience d'apprentissage du monde de l'horlogerie : plusieurs voyages au Locle, la découverte du processus de fabrication, la collaboration étroite avec les designers et les techniciens de Zenith, l'imagination de la façon dont mon travail peut s'intégrer dans leur monde et la découverte de nouvelles applications.

Le temps est-il important pour vous dans votre éthique de travail ?

Je suis un artiste visuel, et l'œil est un organe très rapide, capable de “lire” une œuvre d'art statique en quelques secondes, contrairement à la musique, par exemple, qui se déploie dans le temps. L'art cinétique, lorsqu'il intègre un mouvement réel, oblige le spectateur à une lecture qui s'étend dans le temps. Nous vivons à une époque où les humains se déplacent plus facilement que jamais dans notre histoire. Je trouve pertinent d'incorporer l'élément du temps dans l'art visuel.

« J'essaie de mélanger des éléments du passé récent avec la façon dont j'imagine le futur proche, pour le situer dans le présent. »

Vous avez toujours travaillé sur des idées futuristes.

L'avenir est-il meilleur que le présent pour vous ?

On est optimiste et on essaie d'imaginer un avenir meilleur, mais toujours à partir du présent !

Qu'en est-il du passé ? De nombreux artistes intègrent des éléments du passé dans leurs œuvres, comme Vhils. Et vous ?

Le passé vit en nous ! Toute la culture que nous partageons appartient à un passé, lointain ou récent, que nous pouvons tous reconnaître. Dans mon travail, j'essaie de mélanger des éléments du passé récent avec la façon dont j'imagine le futur proche, pour le situer en plein dans le présent.

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