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Ferrari : Les fuseaux de Maranello

Publié le Écrit par La Rédaction
Ferrari
© Cabestan, Girard-Perregaux, Hublot, TAG Heuer, Sylvain Bonato, DK Engineering
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Le grand Enzo Ferrari vivait pour la course automobile dès ses débuts de pilote en 1919. Mais il vibrait aussi pour la belle horlogerie depuis que son parrain lui avait offert une montre à sa communion. Ferrari et les montres, c'est une relation qui date de la naissance de la Scuderia Ferrari en 1929. Il s'agit du partenariat le plus ancien entre l'horlogerie et une marque automobile, de même que Ferrari est la seule écurie à avoir participé à toutes les éditions du Championnat du monde de Formule 1. Ferrari et les Montres (mécaniques à hautes performances) , c'est aussi le titre de mon nouveau livre dans lequel je présente l'histoire passionnante des partenariats horlogers de Ferrari.

“Il Commendatore”, comme était surnommé Enzo Ferrari, avait alors pris l'habitude de passer des commandes spéciales à différentes manufactures - Omega, Vetta, Marvin, Zenith, Bulova. .. - pour féliciter ses pilotes, son équipe ou remercier ses meilleurs clients. Ces montres se distinguent par leur cadran frappé du Cheval Cabré et une gravure sur le fond de boîte qui va de la seule mention “Ferrari” à un message personnalisé. En 1970, Ferrari se dit que s'il veut s'imposer en F1, il ne faut pas seulement concevoir la meilleure monoplace, il faut aussi avoir la meilleure stratégie car une course et un championnat peuvent se jouer à quelques millièmes de secondes. Heuer dans les années 1970, puis Longines dans les années 1980, deviennent les chronométreurs officiels de la Scuderia Ferrari grâce à leur solide réputation en matière de chronométrage et leur capacité à développer des systèmes de mesure innovants pour obtenir cet avantage décisif sur la concurrence. Leurs équipes techniques accompagnent l'écurie italienne sur chaque course. Une véritable synergie.

Jack Heuer va avoir une idée de génie en imposant à Ferrari que ses monoplaces soient ornées du logo de la manufacture qu'il dirige, un “coup marketing” qui permet une belle visibilité alors que les courses sont retransmises dans le monde entier. Longines va être la première manufacture à développer une collection de montres pour le constructeur de Maranello.

Elle reflète parfaitement son époque avec des mouvements à quartz, alors considérés comme le summum de la modernité. Grâce aux progrès de l'informatique, Enzo Ferrari n'a plus besoin des manufactures horlogères pour le chronométrage.

Ferrari est une source inépuisable d'inspiration stylistique et technique pour les grands horlogers

Mais il va poursuivre ses liens avec l'horlogerie car il a compris tout l'intérêt de développer des produits dérivés pour accroître sa notoriété grandissante. On est alors au milieu des années 1980. Les grandes figures du monde économique affichent leur réussite avec les voitures les plus prestigieuses et une montre de luxe au poignet. Il va s'adresser au groupe Cartier. La collection Ferrari Formula offre une grande variété de montres, à quartz et mécaniques, pour satisfaire un large public masculin et féminin. Improprement appelées Cartier-Ferrari, elles arborent des boîtiers mêlant acier et or, “a touch of class” permettant aux golden boys de montrer leur richesse. Le catalogue propose aussi toute une gamme de stylos, briquets et lunettes de soleil. Les années 1990 voient le retour en grâce de l'horlogerie mécanique. La montre passe du statut d'instrument indiquant l'heure à celui d'objet de luxe raffiné. Ferrari va alors se tourner vers une des plus anciennes manufactures suisses. Il faut dire que des liens d'amitié sincères unissent Luigi Macaluso, CEO de Girard-Perregaux, et Luca di Montezemolo, président de Ferrari, ce qui fait toute l'authenticité de ce partenariat. Il donne naissance à une collection de garde-temps d'exception “pour Ferrari” offrant sportivité et haut de gamme. Cerise sur le gâteau, c'est l'époque où Ferrari domine la Formule 1 grâce au talent de Michael Schumacher. En 2006, Ferrari s'associe avec Panerai, la plus italienne des manufactures, avec la volonté de réunir tifosi et paneristi autour d'une collection de montres développées pour le constructeur de Maranello.

Le style est audacieux en évoquant les bolides italiens mais déroute les aficionados de la marque. Après plusieurs éditions limitées, Ferrari décide de réorienter son offre horlogère pour satisfaire un public plus large. Il se positionne sur trois niveaux de gamme : des montres accessibles distribuées dans les Ferrari stores, du haut de gamme en partenariat avec une manufacture suisse renommée et de l'ultra-exclusif réservé à quelques happy few. Pour ce dernier, c'est Cabestan qui est missionnée. La jeune manufacture conçoit la Scuderia Ferrari One, une hyperwatch au mouvement entraîné par un système de chaîne-fusée et à l'affichage par cylindres rotatifs.

Il s'agit d'une série limitée à 60 pièces mais il en sera produit moins... Hublot est retenue pour le haut de gamme. Une victoire pour Jean-Claude Biver, alors CEO de la marque de Nyon, qui souhaite depuis longtemps s'associer à Ferrari.

Elle va multiplier les séries limitées et redessine même son emblématique Big Bang en collaboration avec les designers de Ferrari. Elle conçoit plusieurs montres d'exception à l'image de la MP-05 LaFerrari, une superwatch aussi spectaculaire que la supercar. Depuis 2021, Richard Mille roule pour Ferrari sur la voie d'un succès qui ne se dément pas. La manufacture, déjà très présente dans les paddocks, l'est aussi au sein de la Scuderia Ferrari avec le pilote monégasque Charles Leclerc qu'elle suit depuis plusieurs années. Elle a pris son temps pour dévoiler la première montre frappée du fameux Cavallino Rampante. Et elle a frappé fort avec la montre la plus fine au monde ! Un tour de force à la hauteur du mythe Ferrari et aussi inaccessible que la dernière SF90 XX Stradale.

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