Quelque part en Côte-d'Or, sur les terres d'un château bâti entre les XVe et XVIIIe siècles, au pied d'un coteau forestier. Depuis de nombreuses années maintenant, trois unités s'affrontent aux adieux glaçants de l'hiver, aux portes de l'été, dans les frimas de l'automne. Là, arrivant des quatre coins de l'Hexagone, se réunissent sans distinction, sur stricte invitation, des membres d'active, des vétérans et des civils qui n'ont jamais connu la moindre marche forcée ni projection en territoire hostile.
Durant trois jours et deux nuits, en continu, matériels et corps sont mis à rude épreuve autour d'un paintball en milsim (simulation militaire). Rendez-vous est donné le jeudi soir. La nuit dans les écuries est courte mais confortable au vu des conditions de vie à venir. Les cendres du poêle ne sont plus que tièdes souvenirs lorsque chaque équipe charge plusieurs centaines de kilos de matériel sur les remorques. En pleine forêt, des éclaireurs sont déposés en 4 x 4, à trois endroits différents, jamais les mêmes, pour installer les camps. Le reste de chaque groupe rejoindra séparément, à pied, en orientation à la carte, les campements attribués. L'aire est vaste - 340 hectares.
La gestion du temps est essentielle ; certains objectifs ne se prennent qu'à des heures précises
L'action en forêt exige son tribut d'engagement physique, matériel et repose sur le précepte du 2 = 1. Explication : partez en mission, coupé de toute possibilité de ravitaillement possible avec une unique source lumineuse, de production du feu, de protection contre les éléments ou encore une seule source d'énergie, de nourriture, une seule arme, etc. Votre unique matériel est perdu, cassé, oublié ? Vous êtes inopérationnel. C'est ainsi que se réfléchit et se compose l'organisation individuelle : principal et back-up, toujours. Vendredi, 13 heures, début de partie. Les fréquences radios sont établies, les premiers objectifs prêts à être pris. Entre nos mains, une simple carte IGN indiquant limites, topographie du terrain et zones d'intérêts. La gestion du temps de mission est essentielle ; certains objectifs ne se prennent qu'à des heures précises et il nous faut parfois bien plus d'une heure de marche pour nous y rendre. Au poignet, le Chrono Vintage de la gamme Militare de la presque trentenaire marque italienne. La genèse d'Anonimo est directement liée à celle, bien plus ancienne, de Panerai. 1997, l'Officine florentine est acquise par Richemont (Cartier, Piaget, IWC, Jaeger-LeCoultre. ..).
Le principal de l'atelier et de ses artisans est relocalisé en Suisse. Federico Massacesi saisit l'opportunité, conserve matériels et employés restés dans la capitale Toscane, fonde Anonimo. En 2003, Dino Zei, ancien dirigeant de Panerai et officier de marine, rejoint la marque. Depuis 2013 l'offre d'Anonimo s'articule sur deux gammes courtes - Nautilo, Militare -, destinées aux professionnels de l'action en mer et se reconnaissant à leurs boîtiers monoblocs acier voire, plus excentriques, bronze. Plus récemment, une 3e collection à vocation plus civile est apparue : Epurato. Les garde-temps Anonimo se reconnaissent facilement en adoptant tous la forme “coussin”. La nuit est tombée en forêt. La mission ?
Dans la noirceur d'un plafond bas, sans Lune, aiguilles et index traités Super-LumiNova sont parfaitement lisibles
S'emparer d'un objectif entre 01:00 et 01:30 du matin. Il fait froid. Dans la noirceur d'un plafond bas, sans Lune, la visibilité n'excède pas 2 mètres et la pluie ne cesse de verser sur un automne déjà gorgé d'humidité. Voilà plus de 36 heures que nous sommes en mouvement. Aiguilles et index traités Super-LumiNova sont parfaitement lisibles et l'étonnant système de protection de remontoir à midi soulage le pli du poignet, sécurise l'étanchéité annoncée pour 120 mètres (12 ATM) de l'ensemble. Le bracelet, en textile sur cette version, est de bonne facture même s'il est court pour être porté visible par-dessus une manche de treillis. Enfin, malgré un verre saphir antireflet, la lunette, elle, est… repérable car, polie chromée, elle scintille sous les rares rayons de soleil que l'automne nous accordera plus tard. Les larges poussoirs du chrono tombent, eux, bien sous les mains gantées. La finition est sans faille et rassure grâce à sa mécanique interne : mouvement automatique Sellita SW 300, réserve de marche de 42 heures et chrono DD2035M exclusivement développé pour Anonimo.
Le tout est enchâssé dans un imposant boîtier acier brossé de 43,5 mm de diamètre pour 14,5 mm de hauteur et un poids d'environ 130 g. En certaines circonstances, chaque mesure de poids se révèle atout ou pénalité. La qualité et la finition de ce garde-temps ne souffrent d'aucuns défauts, mais il sera plus à sa place au bras d'un officier déployé sur les lignes arrière. Dans le cadre d'un port en situation du quotidien, apaisé, civil, le volume et la forte identité d'Anonimo seront remarquables sans verser dans l'ostentatoire. La dernière flashbang sonne la fin des 48 heures. Fourbu, éreinté par les cinquante kilomètres en moyenne de déplacements en conditions parfois chaotiques, ému aussi par le succès tactique de certaines actions collectives ou individuelles, chacun retourne chez soi. Le retour au foyer, le repas assis à table, au sec, la douche qui fait apparaître les douloureux hématomes du calibre .68 nous laissent tous penser à ceux qui, guère loin d'ici, tombent sous des éclats qui ne sont pas de peinture. Si vis pacem… prépare-toi comme il se doit.
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