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AB-MAD – ARNAUD BIANCINI : Ring of fire

Publié le Écrit par La Rédaction
AB-MAD – ARNAUD BIANCINI : Ring of fire
© David Marvier
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Arnaud Biancini est designer de formation. Après avoir roulé sa bosse, dans le luminaire principalement, il travaille pour l'architecture (Stade de France, opéra de Pékin pour Paul Andreu. ..). Ses origines professionnelles ne sont donc pas anecdotiques dans son activité de créateur de bagues qu'il débute en 2012 : « Je ne trouvais pas de bijoux pour homme qui me conviennent. Je me suis dit que j'allais les faire moi-même. J'ai commencé comme ça. Aujourd'hui, c'est une activité passion, très chronophage, que j'ai à côté. » Arnaud apprend seul. « Je ne trouvais pas de bijoux pour homme qui me conviennent, alors je les ai faits moi-même. » Il lit des livres, s'abreuve de vidéos sur internet jusqu'à devenir ami avec un joaillier qui lui apprend les ficelles du métier : « Ma première bague, je l'ai dessinée à la main puis je l'ai réalisée en 3D. C' était les tout débuts des fichiers numériques. Il n'y avait pas d'imprimante 3D à l' époque. » Pour réaliser une bague, Arnaud commence donc par dessiner. Il se met ensuite devant son écran, un stylet et une tablette devant la main : « Le processus s'apparente à la sculpture, comme si tu modelais de l'argile. A mes débuts, on devait être deux ou trois à faire ça en France. » 

Après ses modèles personnels, on commence à lui passer commande. Tout est une histoire de rencontres dans la vie, sur les salons ou sur les évènements comme le Wheels and Waves : « Du coup, tes bagues se retrouvent un peu partout, c'est sympa. Le plus long est de trouver l'idée et de la mûrir dans ta tête. Je fais des bagues avant tout pour qu'elles me plaisent et pour des gens à qui ça raconte des histoires. » Arnaud ne fait donc pas des têtes de mort à outrance mais cherche du sens. Passée l'étape de conception 3D, il fait appel à un fondeur : « Il te renvoie la fonte à l' état brut. Après, tu as un gros boulot de rattrapage de matière, tu coupes les jets de fonte, tu polis l'objet. .. » Depuis, l'artiste s'est équipé, jusqu'à acheter un atelier de bijouterie et tous les outils qui vont avec. Le Bordelais nous explique qu'il ne travaille que l'argent et qu'il aime les bagues massives : « Je n'aime pas les modèles de 1 ou 1,5 mm, j'ai toujours peur que ça casse. J'aime la matière, que ce soit un peu imposant. Quand j'ai commencé à faire des modèles de près de 80 g, on m'a dit que personne n'en faisait. Mais j'ai une clientèle pour ça. » Ses clients sont des particuliers, des photographes, des traders et même des patrons de grosses entreprises : « Le mec est en costume avec une bague assez voyante, je trouve ça cool. Je ne voulais pas que ce soit destiné uniquement à des mecs branchés, j'aime le côté assumé. » 

Pour baptiser sa société, Arnaud utilise ses initiales mais pas seulement. AB sont aussi celles de sa femme et de sa fille. Quant au côté “Mad”, on vous laisse deviner... Arnaud de renchérir : « Je voulais un nom court. Je trouvais ça marrant. Et puis c'est assez raccord avec ce que je suis. C'est assez fou le processus de création, tu pars d'une feuille blanche, tous les jours tu réfléchis à ce qui va faire la valeur ajoutée. » Depuis le début, il travaille le confort de ses bagues, pour contrebalancer le gabarit : « Mes clients me disent qu'ils ne la sentent pas. Pour ce faire, j'ai l'expérience des gens comme mon ami joaillier. C'est lui, par exemple, qui m'a expliqué qu'il ne fallait pas dépasser les 10 mm au niveau de la largeur basse de la bague sans quoi tu ne peux pas plier confortablement le doigt. » Arnaud ne compte pas s'arrêter là… A côté de ses créations rock n'roll, il a pour projet de développer une collection pour femmes : « Ça va raconter une autre histoire. Il faut juste que je trouve le temps... Le garage dans lequel j'ai mon atelier est une autre passion que je partage avec mes potes. On adore les voitures, à nous tous on a plein de jouets sympas. Ma dernière acquisition, c'est une Volvo P180 0 shooting break de 73, j'en rêvais depuis longtemps. » Impossible donc de parler d'Arnaud sans faire un détour par son compagnon motorisé, un Chevrolet Corvair 95 de 1962 aménagé camper d'époque dont vous pouvez admirer les lignes dans ces pages. Un Corvair 95, c'est un van très peu connu, dérivé d'une version commerciale : « Il n'y en a pratiquement pas en Europe, ça commence à arriver un petit peu en France. Le mien est particulièrement rare dans la mesure où il a encore l'aménagement d' époque. »

Cette rareté vient de l'Oregon. Au début, impossible pour Arnaud d'en trouver un. Soit les Américains les gardent, soit ils sont dans des états vraiment déplorables, soit ils se vendent des fortunes. Il finit par en trouver un chez un marchand en Hollande : « Il l'avait depuis un an dans son showroom. Il avait été restauré aux Etats-Unis six ans plus tôt. J'ai retrouvé son propriétaire, un Américain très sympa, il m'a envoyé des centaines de photos. Dès que j'ai un petit truc, je lui demande. » La peinture avait déjà été refaite. Arnaud a ajouté la bande blanche pour casser le côté tout bleu et son logo, réalisé par un ami, Bruno Allard (Regarfix), un des plus grands peintres en lettres en France : « Je me suis dit qu'il méritait d'avoir un signe distinctif. Le surf, c'est notre mode de vie avec ma femme et ma fille, 80 % de nos voyages tournent autour de ça. » Arnaud a acheté son Corvair il y a bientôt quatre ans, après une longue expérience en VW Combi : « Mon Corvair a un moteur refroidi par air aussi, mais c'est un gros 6-cylindres de 2,7 l qui marche plutôt bien. J'ai juste fait quelques ajustements, comme ajouter des freins à disque pour plus de sécurité. » Pour partir loin, Arnaud s'est donné l'hiver pour le préparer : ajout d'un radiateur d'huile externe pour refroidir le moteur, vérifier les roulements et refaire tout le train qui a quarante ans : « C'est beau et ça se conduit très facilement. On ne va pas lui demander de rouler comme un van moderne, ça n'aime pas le vent latéral, mais on roule sans effort et toujours avec style. » « Avec mes potes, on adore les voitures. On a tous plein de jouets sympas. Ma dernière acquisition, c'est une Volvo P1800...

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