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Patrick Dempsey : La Mans anatomy

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Patrick Dempsey : La Mans anatomy
© Daniel Beres
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Alors vous aimez les voitures, vous aussi ? » Le premier contact avec Patrick Dempsey est à l'américaine,“easy going“ : c'est lui pose la première question. Nous sommes dans le village des 24 Heures, dans l'hospitality Porsche, et le masque ne me laisse voir que la moitié du visage de l'acteur. L'acteur ? Non, le propriétaire impliqué d'une équipe, le passionné de sport auto qui a fondé Dempsey Racing dès 2006, le pilote qui a fait ses preuves ici au Mans avec une deuxième place en GTE-Am décrochée en 2015. Le Mans, la course auto la plus célèbre au monde, en mode culte avec l'image de Steve McQueen dans le film de 1971 : « Le film capture une essence qui n'a pas changé, il l'a fait découvrir au monde. Il comprend parfaitement le côté romantique, le côté dramatique de la course », explique Patrick Dempsey. Mais les films qui parlent de sport automobile lui semblent-ils bien en transmettre les sensations ? « Quand on sait ce que c'est que de vivre et de respirer le sport auto, l'important est de capturer l'authenticité et la dramaturgie de ce qu'est la course, et bien sûr la vitesse : c'est ce qu'il y a de plus dur. “Drive to survive” (la série documentaire de Netflix, NDLR) a fait un excellent travail pour se rapprocher des personnages de la Formule 1, “Senna” est un bon exemple aussi. Avec “Drive to Survive”, on a appris à connaître les pilotes et c'est ce qu'il faudrait pour l' endurance, que les gens sachent qui sont ces pilotes. » Au-delà des documentaires, Patrick Dempsey évoque bien sûr les classiques du cinéma relatant le monde de la course auto « “Grand Prix” était un grand film également. Certaines parties du film avec Matt Damon sont très bonnes aussi (“Le Mans 66”, NDLR). » Patrick Dempsey n'est pas le premier pilote, loin s'en faut, qui s'est frotté aux sports mécaniques.

« L'important dans les films est de capturer l'authenticité, la dramaturgie de la course et la vitesse : c'est ce qu'il y a de plus dur. »

Il cite Michael Fassbender, engagé avec Porsche, qui est vraiment passionné depuis qu'il est enfant, Paul Newman, qui a couru très longtemps, jusqu'à un âge avancé et Steve McQueen qui n'a pas eu toute la possibilité de montrer son talent. Mais qu'y a-t-il de commun entre le jeu d'acteur et les sensations de pilote ? « Il y a de nombreux temps d'arrêt, puis des moments de grande intensité. Je pense que les acteurs qui se lancent dans la course auto ont la capacité de très bien recevoir les conseils des ingénieurs et des autres pilotes de leur équipe. L ' état d'esprit : vous vous sentez relaxé, entièrement concentré quand vous êtes dans l'auto. Vous êtes totalement dans l'instant présent, impossible de penser à quelque chose qui a pu se passer avant ou après. Dans une course comme celle-ci avec différentes catégories de véhicules et de pilotes sur la piste, vous êtes dans une perception maximum de la situation autour de vous, c'est capital. » Mais quel genre de pilote est donc Patrick Dempsey ? « Je n'ai pas cassé beaucoup d'autos, certains diront peut-être que je n'ai pas assez poussé les limites peut-être ! En même temps, dans les courses d' endurance, il s'agit d'exécuter un plan. Et je suis très bon pour écouter et appliquer les consignes. Je suis capable de supporter beaucoup de pression et, arrivant ici en tant que célébrité, j'avais beaucoup de regards posés sur moi, particulièrement en 20 09 en venant avec Porsche, ou en 2015. Je peux supporter la pression et appliquer la discipline nécessaire, j'aurais juste pu être un peu plus rapide. .. Pour ma première fois au Mans, j'étais vraiment bien préparé, j'avais déjà une bonne expérience de la course, j' étais à l'aise, pas aussi nerveux que d'autres et je me sentais à la bonne place, avec le bon mental. » On pourrait croire que l'irruption d'Hollywood dans le paddock peut susciter méfiance et mise au défi, mais tout est une question de la manière de le faire... « Je n'ai jamais eu de souci concernant l'accueil par le monde de la course auto. J'ai été toujours bien reçu, aidé dans le paddock. J'ai aussi toujours traité les autres avec respect, sachant où j' étais sur la piste, qui était derrière. .. La course rend modeste. Comme pilote amateur, vous êtes sur un circuit avec des pilotes de Formule 1, des top pilotes de GT, vous les regardez parfois avec les yeux d'un fan. Je n'ai jamais perdu cette sensation de me dire en riant : “Je n'arrive pas à croire que je suis ici !” De les voir sortir d'un virage et remettre les gaz plus tôt que vous, vous apprenez à chaque fois. C'est une immersion dans ce monde, en direct. »

« J'ai toujours traité les autres avec respect, sachant où je me situais sur la piste, qui était derrière… La course rend modeste. »

Aujourd'hui, ce n'est plus au volant que l'acteur-pilote de 55 ans, père de trois enfants, jouit des plaisirs des sports mécaniques, mais en tant que propriétaire d'équipe très engagé. Il suffit de le voir scruter sans relâche les écrans d'affichage des temps dans son box avec concentration pour comprendre son implication. Un choix de vie : « J'ai des enfants et, à un moment, on commence à se demander si ce n'est pas égoïste de prendre ces risques. J' étais prêt à prendre le risque en faisant quelque chose que j'aime, mais plus je pense à l'impact pour ma famille, plus c'est difficile. Le danger, vous en êtes toujours conscient. C'est facile d'en parler maintenant que je ne suis plus tellement dans la voiture. J' étais ici en 2014 quand il y a eu un terrible crash… » Les deux Porsche 911 RSR GTE-Am n°77 et 88 du Dempsey-Proton Racing, avec leur jolie livrée en patchwork gris et respectivement bleu et vert ont mieux commencé la course qu'elles ne l'ont finie cette année, une épreuve où la n°77 avait fini vainqueur de sa catégorie en 2018 ! Patrick Dempsey reviendra avec son équipe, mais imaginons-le à nouveau un instant au volant. À la question de savoir quelle voiture (moderne ou une ancienne) choisir pour partir faire un tour du circuit, maintenant, la réponse est très claire : « La nouvelle Porsche de l' équipe. C'est dur d'être dans le paddock et de ne pas monter dans la voiture, même si c'est moins difficile avec le temps. Mais cela fait du bien d'être avec tout le monde, l'aspect social, la camaraderie (en français dans le texte). » Si la course auto est une famille, en voilà décidément un membre actif.

TAG Heuer entretient la légende

Toujours liée au sport auto, TAG Heuer vient de sceller en début d'année un solide partenariat avec Porsche, suite logique d'une histoire avec un vocabulaire commun : Carrera, soit “la course” en espagnol ! Le premier chronographe Heuer Carrera a été créé dès 1963, imaginé pour faciliter la lecture de l'heure pour les pilotes. La Heuer Monaco est une des légendes de la marque suisse avec son iconique forme carrée et son imagerie autour de Steve McQueen, qui porta le logo Heuer pour le tournage du film “Le Mans” en 1970 sur la même combinaison que le pilote suisse et revendeur Porsche Jo Siffert. Devenue TAG Heuer, la marque est associée à nouveau à Porsche dans le développement du moteur de F1 qui permettra de gagner le Championnat du monde en 1984 avec Niki Lauda, puis en 1985 et 1986 avec Alain Prost. Puis des collaborations dans différents championnats renforcent encore les liens entre les deux marques, jusqu'à parvenir à un partenariat officiel, dont le premier aboutissement prend la forme d'un chronographe TAG Heuer Carrera Porsche qui reprend graphismes et matériaux chers à l'univers de la marque de voitures de sport. Deux mondes qui se marient parfaitement et trouvent aussi un ambassadeur naturel en la personne de Patrick Dempsey que TAG Heuer nous a permis de rencontrer au Mans 2021.

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