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Jason Momoa : Ma belle et la bête

Publié le Écrit par La Rédaction
Jason Momoa : Ma belle et la bête
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« Il y a des mecs qui adorent jouer au puzzle ! Moi, c'est reconstituer une moto de A à Z avec des pièces détachées récupérées ici et là. »

Vous souvenez-vous de votre toute première Harley vintage ?

Et comment ! C'était un Panhead de 1956 avec une fourche Springer. On l'appelait ainsi parce que les cache-culbuteurs ressemblaient à des poêles à frire retournées. J'avais acheté cette bécane, je devais avoir à peu près 19 ans. C'était l'époque où je jouais les fiers-à-bras-maîtres-sauveteurs-en-short-rouge dans la série Alerte à Malibu. Paradoxalement, je ne gagnais pas des masses d'argent. Du coup, je vivais chez papa-maman. À chaque fois que je me déplaçais, je devais emprunter la voiture de mon père. Ce qui me permit d'économiser des sous pour m'acheter une Harley. Je l'ai baptisée Mabel, c'était le nom de ma grand-mère. Une personne qui a beaucoup compté dans ma vie…

Et cette moto, vous l'avez toujours ?

Oui ! Vous la voyez d'ailleurs dans mon film, Road To Paloma (NDLR : un thriller dramatique de 2014 réalisé par, produit par, co-écrit par et avec Jason Momoa). Je l'ai conduite du Midwest jusqu'à la côte ouest, mais je n'ai pas traversé l'Amérique avec. Trop peur de fatiguer le moteur. Mabel, j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Mon ambition, c'était un jour de rouler de l'Alaska à la Patagonie. Le problème, c'est qu'il faudrait que j'arrête de bosser pendant plusieurs mois et je ne suis pas sûr non plus que Mabel survive à cette expédition !

Est-ce que vous êtes du genre à mettre les mains dans le cambouis ?

Non seulement c'est mon genre, mais j'aime ça ! Il y a des mecs qui adorent jouer au puzzle ! Moi, c'est reconstituer une moto de A à Z avec des pièces détachées récupérées ici et là. La première fois que je me suis lancé dans la restauration de motos, c'est en rachetant à un garage un moteur Knucklehead rouillé. Je ne connaissais pratiquement rien sur la réparation d'une vieille moto. Mais comme j'avais en moi cette soif d'apprendre, j'ai pu redonner vie au Knucklehead de 1936. Au fur à mesure de mon évolution de carrière, j'ai pu m'offrir d'autres motos…

Justement, parlez-nous de votre collection. ..

Je possède également une Harley modèle J de 1916. Rouler sur une piste avec ce genre de moto, c'est à la fois super fun et dangereux parce que l'engin n'est pas très stable ! Bien qu'elles ne soient pas vintage, je roule aussi avec une Pan American de 2021 et une LiveWire de 2020. J'adore la LiveWire. Vous tournez la poignée et vous atteignez 160 km/h en trois ou quatre secondes. C'est une sensation complètement différente. C'est super fluide. Monter sur une bécane et avoir immédiatement cette puissance sans avoir à changer de vitesse ou faire quoi que ce soit, c'est exaltant. Il n'y a rien d'autre à dire à part « wooooow ! ». Je peux vous assurer que la LiveWire ne laisse personne insensible. Un jour, j'ai un ami biker, un dur à cuire, qui l'a conduite. Il était du genre sceptique. Quand il est revenu de sa virée, il avait la banane jusqu'aux yeux ! On aurait dit un môme à qui on aurait filé un sac de bonbons !

Mais d'un point de vue esthétique, je préfère tout de même les Harley des tout débuts. J'ai l'impression en effet d'être dans une capsule temporelle. À l'époque, les lignes de ces motos étaient si simples et si pures ! Ces motos, ce sont comme des peintures. Ce sont d'incroyables œuvres d'art.

Pour promouvoir les “vintage bikes”, vous avez participé à des événements comme “The Race of Gentlemen”. On vous a vu aussi à “The Frozen Few” sur un circuit de course enneigé et glacé. Aujourd'hui, on vous retrouve dans , une série documentaire en huit parties que vous coréalisez et produisez. Parlez-nous du concept…

Je voyage à travers les États-Unis pour rencontrer des artisans. J'en découvre avec vous certains et d'autres que je connais personnellement depuis de nombreuses années. Pendant trois ans, j'ai interviewé des types incroyables. De la reconstruction d'un Knucklehead de 1936 dans le Tennessee et en Caroline du Nord à la restauration de guitares (accompagné par Slash de Guns N' Roses) - comme la Les Paul de 1960 - jusqu'à une visite au siège des mythiques Gibson Guitars, en passant par des rencontres avec des photographes, des forgerons, des fabricants de couteaux, je vous présente des gars aussi authentiques et créatifs ! On The Roam est en fait une opportunité pour moi de partager avec le public non seulement mon amour des beaux objets, mais aussi de donner à ces artistes méconnus une plateforme pour partager leur passion ! Reste que la moto est la thématique centrale de ce show qui vous fait voyager et vous apprend des choses par procuration. À la fin de chaque épisode, vous aurez le sentiment d'emprunter ces routes secondaires avec les rayons du soleil couchant caressant votre visage et vos cheveux flottant dans le vent ! Le tout en bouffant pas mal de poussière !

« Nous sommes tombés sur une Harley de 1927, très rare, qui “hibernait” dans son coin ! Elle avait moins de 1 300 km ! »

Quel est le moment qui vous a le plus ému dans ces huit épisodes ?

Ce jour où nous sommes tombés sur une Harley de 1927. Un modèle très rare qui “hibernait” dans son coin ! Elle avait moins de 1 300 km au compteur et toutes ses pièces étaient d'origine. On a retrouvé de l'huile végétale dans le réservoir. Son ancien proprio avait mis ça pour la conserver ! Quand nous l'avons démarrée pour la première fois depuis longtemps, de la fumée est ressortie des pots d'échappement. On aurait dit une grand-mère qui reprenait son souffle en toussotant un peu ! C'était très émouvant.

Ce qu'il y a de bien dans On The Roam, c'est que vous avez réussi à concilier la mélodie des moteurs de Harley avec celui de la guitare.

Toute ma famille jouait de la musique. Mon grand-père était le chef d'orchestre et il jouait de la guitare électrique ; mes deux oncles l'accompagnaient à la basse, moi je jouais de la guitare sèche, mon père jouait des bongos et du ukulélé, et ils chantaient tous. Et puis tous les membres de ma famille dans l'Iowa, qui m'a principalement élevé, sont maçons. J'ai donc été entouré d'artisans toute ma vie.

Il paraît que votre maison à Los Angeles ressemblerait à une taverne pour bikers ?

Il y a toujours de la bière dans le frigo ! C'est clair ! C'est une maison décorée avec des guitares, des meubles anciens déglingués, de vieilles reliques, etc. Il y a aussi un Teepee et au fond du jardin - entre un mur d'escalade et une rampe de skateboard -, vous avez un vieil Airstream qui me rappelle mes débuts difficiles. J'ai en effet vécu dans cette caravane après Alerte à Malibu . Du jour au lendemain, je suis sorti de l'anonymat. Le souci, c'est que je jouais avec la même légèreté qu'une enclume. À l'image, j'étais très doué pour plonger, nager le crawl, lancer une bouée, faire du bouche-à-bouche. Par contre lorsqu'il s'agissait de jouer ou de délivrer des émotions, il ne fallait pas compter sur moi ! Après Alerte à Malibu, j'ai bu une vraie tasse professionnelle !

À votre avis, quelle est la plus grosse erreur de jugement que les gens aient pu faire vous concernant ?

Le problème quand vous incarnez un personnage aussi présent que Khal Drogo dans Game Of Thrones, c'est qu'il vous colle à la peau. J'ai rencontré des fans qui pensaient que j'avais appris l'anglais pour ce rôle. Ils croyaient vraiment que le dothraki, c'était ma langue naturelle ! Franchement, vous me voyez au supermarché parler à la caissière en dothraki ? Dois-je rappeler qu'il s'agit d'une langue imaginaire ? Aujourd'hui, la langue que je parle le mieux, c'est celle des bikers. Le vocabulaire est très simple, c'est en gros « Tais-toi, écoute le moteur de ta Harley et regarde droit devant toi tout en admirant le paysage ! » (r i r e s).

« J'ai baptisé mon premier Panhead Mabel, du nom de ma grand-mère qui a beaucoup compté dans ma vie… »

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