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Ferrari 250 GT 2 + 2 Polizia : Police montée

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Ferrari 250 GT couverture
© DR
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L'année 1960 marque le début d' un nouveau chapitre dans l' histoire de Ferrari. En mai, l' entreprise devient la SEFAC, c' est-à-dire Societa Esercisio Fabriche Automobili e Corse. Ferrari est alors un “vrai” constructeur. Le mois suivant, en marge des 24 Heures du Mans, Ferrari dévoile un nouveau modèle qui symbolise le nouveau statut de la marque : la 250 GT 2+2 (250 GTE selon la référence interne). Au Mans, la voiture - sans doute le prototype n° 3 - est confiée à la direction de course.

Elle repose sur le même empattement que la 250 GT Coupé qu' elle va remplacer, mais son châssis Tipo 508 E est différent car le moteur y est avancé de vingt centimètres afin de dégager deux places de secours à l' arrière. Le détail qui change tout. Ces sièges d' appoint transforment la vocation de la 250 GT qui, sans devenir une familiale à proprement parler, va pouvoir élargir sensiblement sa clientèle. C' est l' aboutissement de la lignée des 250 GT dont la toute première mouture était sortie en 1954. Au fil de ses évolutions, la 250 GT s' est embourgeoisée. Issue à l' origine d' une vraie berlinette de compétition, la 250 GT s' est peu à peu civilisée, abandonnant son caractère résolument sportif pour s' orienter vers un grand tourisme plus consensuel. En parallèle, la 250 GT s' était de plus en plus standardisée, les carrosseries spéciales réalisées à la commande avaient peu à peu disparu et Pinin Farina s' était progressivement imposé comme le fournisseur principal. Le style de la 250 GT 2+2 a bien sûr été élaboré chez Pinin Farina, plus précisément par le styliste Adriano Rabbone. Il a su concilier les exigences d' habitabilité inhérentes à la vocation de “2+2”, avec le respect d' une élégance sportive indissociable de l' esprit de la marque. Le pare-brise incliné ainsi que la ligne fuyante de la partie arrière, préservent la sportivité de la machine. Quant à la forme du vitrage latéral, avec le mouvement en biseau de la custode, il fera école et sera souvent repris par Pinin Farina et ses confrères. Le moteur de la 250 GT 2+2 est semblable à celui qui équipe la 250 GT Cabriolet, c' est un douze cylindres en V de 2 953,2 cm3 qui ne possède qu' un arbre à cames par rangée de cylindres. Alimenté par trois carburateurs double corps Weber, il délivre 240 chevaux et permet d'atteindre 230 km/h... Une vitesse maximale qui soudain déclenche l' intérêt au siège de la Squadra Mobile de la police romaine.

La 250 GT 2+2 marque un tournant dans l'histoire de Ferrari

Les carabiniers, qui disposent pourtant de Giulietta, sont lassés de se faire semer par le premier malandrin venu.

Ferrari entend le message et prépare deux 250 GT 2+2 pour la Squadra Mobile. Un gyrophare sur le toit, une sirène, une radio ad-hoc sous la planche de bord, une inscription discrète sur les flancs de la carrosserie noire, et voilà la 250 GT 2+2 n°3999/GT prête à poursuivre les truands. Quatre policiers sont désignés pour conduire la précieuse recrue. En décembre 1962, Carlo Annichchiarico, Dalmatio De Angelis, Giuseppe Savi et Armando Spatafora sont envoyés à Maranello pour suivre un stage de pilotage avec un instructeur.

Par ailleurs, la 250 GT 2+2 a mené une carrière civile. Elle est apparue dans sa version définitive au Salon de Paris, en octobre 1960. Entre le prototype vu dans la Sarthe en juin et la configuration de série, plusieurs modifications ont été apportées. On a monté des amortisseurs télescopiques et la carrosserie a été retouchée avec l' apparition de fentes d' aération sur les ailes avant. Sur les modèles de série, les ouïes seront pratiquées sur une plaque rapportée et non plus directement percées sur la tôle de l' aile, en même temps, les répétiteurs de clignotants prendront une forme ovale plus élancée. Au total, Ferrari écoulera 950 exemplaires de la 250 GT 2+2 avec les numéros de châssis compris entre 2043 GT et 4961/GT, les dernières étant fabriquées à la fin de l'année 1963. Après quoi, la Polizia retrouvera ses Giulietta. ..

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