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Cartier – Rami Malek : dans l’air des Tank

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Cartier – Rami Malek : dans l’air des Tank
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Un jour d'automne, à Paris. Nouveau visage de la Tank Française, l'acteur américain Rami Malek reçoit dans la suite d'un palace. Célèbre pour avoir interprété le rôle du chanteur Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody en 2018, ce qui lui valut une cascade de prix dont l'Oscar du meilleur acteur, Rami Malek a également joué le méchant dans le dernier James Bond, Mourir peut attendre . Ce jour-là, il a une attelle à un bras. On émet une hypothèse : « Tennis ? » Bingo.

À la question : “les gens porteront-ils encore des Tank de Cartier dans 100 ans ?”, je pense pouvoir répondre positivement sans trop prendre de risques

« Oui, comment l'avez-vous deviné ? , demande-t-il sans attendre notre réponse. J'adore ce sport. Il me permet d' évacuer totalement toutes mes pensées, tous mes soucis. Le tennis n'est pas seulement épuisant physiquement, il l'est aussi psychologiquement. C'est un sport hautement stratégique et c'est probablement pour ça que j'aime autant le pratiquer. Je ne savais pas que nous allions en parler pendant cette interview. » Nous non plus mais, puisqu'on a commencé sur la thématique du sport, continuons. « Vo u s aimez bien courir aussi, non ? » Facile à deviner, il a le physique d'un coureur de demi-fond. « Oui, j'aime bien courir, principalement sur des longues distances , détaille-t-il. J'aime mettre mes écouteurs, choisir ma musique et partir sur les chemins. Cela m'aide à rester en bonne santé. À partir d'un certain nombre de kilomètres, les endorphines se libèrent et le corps devient plus léger. C'est chimique, du pur plaisir ! J'ai d'ailleurs une histoire là-dessus, si j'aime courir, ce n' est pas par hasard.

J'ai fait une série qui s'appelait The Pacific produite par Tom Hanks et Steven Spielberg. Et quand j'ai été recruté, ils m'ont dit “À l' époque du film, pendant la Seconde Guerre mondiale, les gens étaient plus minces que maintenant. Il va falloir un peu maigrir, mon gars. ” Ils voulaient tout le monde à 6 % de masse graisseuse : 6 % ! À l' époque, j' étais un peu plus épais que maintenant ; mais pas de problème, ça fait partie du job. J'ai fait les tests et j'étais à 15 % ! Et là, je me suis dit : va falloir se bouger ! Et j'ai commencé à courir.

C'est comme ça que j'ai aimé courir. Mais cela n'a pas suffi pour Steven Spielberg : il fallait que je perde encore du poids et gagne en musculature. Il m'a intégré dans un boot camp de commando de marines américains et japonais pour 15 jours de stage intense, avec de vrais uniformes de l' époque et des expériences de simulation de guerre qui n' étaient pas totalement des simulations. C' était fou. Pendant ce boot camp, je vous rassure, je ne jouais pas au tennis. .. » Et il éclate de rire.

Portez-vous une montre quand vous êtes sur un court ?

Aussi étrange que cela puisse paraître, la réponse est : oui. Je joue au tennis avec ma Pasha de Cartier.

Je l'ai achetée dans la boutique de Londres, sur Bond Street, il y a quelques années. J'y étais allé à vélo. Et je me suis dit ce jour-là : ce sera ma montre de sport. De toutes les façons, il m'est compliqué, pour ne pas dire impossible, de sortir de chez moi sans une montre.

Vous êtes l'image incarnée de la nouvelle Tank française, pourquoi Cartier finalement ?

Si vous avez l'opportunité de porter ce qui existe de mieux et de plus élégant dans le monde, pourquoi vous en priver ?

Quand j'ai commencé à gagner ma vie, j'ai épargné pour m'offrir ma première montre Cartier. J'aurais pu, aussi, opter pour un très beau costume sur mesure. Et puis je me suis dit : je dois choisir quelque chose qui incarne le vrai sens de l'élégance. Je recherchais un objet qui associe les valeurs de la sophistication, de la puissance… et je ne veux pas dire de la dignité mais le sentiment d'être digne. Et c'est comme ça, pour toutes ces raisons, que j'ai choisi une Tank de Cartier avec l'un de mes tout premiers cachets d'acteur.

À l'époque, j'habitais à New York, je devais encore rembourser mon prêt étudiant mais j'avais très envie de me faire plaisir. Et je n'ai jamais regretté d'être passé à l'acte.

Cette montre, je l'ai toujours et, très honnêtement, je la chéris, c'est comme si elle était sacrée. Mais je ne la porte pas aussi souvent que je le voudrais car, au fond de moi, je sais que si je ne devais conserver qu'une seule pièce de ma collection horlogère ce serait évidemment celle-là. Mais pourquoi devrais-je n'en conserver qu'une seule ? Et puis, en fait, non, si je devais n'en conserver qu'une seule, ce ne serait pas celle-là. Ma première Tank, je l'aime tellement que je préférerais l'offrir à une personne qui m'est chère plutôt que la conserver pour moi.

Une montre, ce n'est pas seulement une montre mais bien plus, non ?

Difficile de vous contredire sur ce point, en effet.

Et c'est ce que j'aime avec Cartier. C'est vrai pour les montres mais aussi pour les bijoux. Une bague Cartier, c'est bien plus qu'une bague. Ces objets renferment des histoires, des souvenirs, des tonnes de souvenirs ! Ils sont beaux mais pas seulement. Ils renferment tellement de choses.

À Paris, il y a tout : l'histoire, la culture, le style, la mode. Ici, les gens (…) ont la classe, le plus simplement du monde

Personnellement, j'ai toujours associé les créations de Cartier à la période Art déco. Et vous, vous savez quoi, quand vous portez une montre ou un bijou Cartier, c'est comme si vous portiez une œuvre d'art sur vous.

Comment choisissez-vous vos montres quotidiennement ?

J'ai la chance d'avoir plusieurs montres Cartier et j'aime bien alterner avec les modèles. Quand j'ouvre le tiroir où elles sont rangées, je ne sais pas pourquoi, mais je sais instinctivement laquelle je vais choisir : une Pasha, une Tank ou une Santos… comme si le choix s'imposait à moi, comme si les montres me choisissaient et pas l'inverse.

Quand vous jouez et que vous portez une montre, la réglez-vous au temps réel ou à celui de la séquence du film ?

Waouh, ça, c'est une question que l'on ne m'avait jamais posée ! Pour être tout à fait honnête, il y a des accessoiristes sur les tournages dont c'est le métier et je ne fais pas attention à ce détail avec les montres qu'on me confie ; sauf quand un gros plan est prévu dans le script et là, oui, je suis attentif à ces détails. Mais c'est le boulot des accessoiristes : à la fin de la journée, ils reprennent les montres, les bagues et tout le reste qui ne m'appartient pas.

Ma première Tank de Cartier, je l'aime tellement que je préférerais l'offrir à une personne qui m'est chère plutôt que la conserver pour moi

Si vous deviez créer une complication horlogère pour les acteurs, quelle serait-elle ?

(Il réfléchit très longuement.) Ma mission, en tant qu'acteur, est de pouvoir me téléporter dans n'importe quel lieu de n'importe quelle époque. En revanche, si on me demandait à quoi ressemblera le monde dans 100 ans, je ne pourrais pas y répondre. À la question : “les gens porteront-ils encore des Tank de Cartier dans 100 ans ?”, je pense pouvoir répondre positivement sans trop prendre de risques.

Vous ne répondez pas à ma question !

Je sais mais c'est ma réponse…

Vous avez récemment joué avec Catherine Deneuve dans un court-métrage produit par Cartier et réalisé, dans une ambiance très parisienne, par le cinéaste britannique Guy Ritchie. Ce film est très beau. Un bon souvenir ?

Nous, les Américains, avons l'habitude d'user et d'abuser de superlatifs à tour de bras. « It's amazing ! It's so cute ! How extraordinary… » Bon, d'accord. Et là je me suis trouvé en plein cœur de Paris, sur le pont Alexandre III, sans trop de pluie. Vous savez, j'ai toujours voulu tourner en France, à Paris en particulier. Vous n'avez pas conscience du truc : arriver vers la place de la Concorde, se laisser déposer sur le Pont Alexandre III et se retrouver là avec Catherine Deneuve pour évoquer avec poésie des films qui ont marqué l'histoire de notre industrie cinématographique, cela n'arrive pas tous les jours ! Comme tout le monde, j'ai adoré Les Parapluies de Cherbourg et je me suis retrouvé face à Catherine Deneuve, en train de revisiter des films français iconiques… et elle me regarde dans les yeux, comme si tout se passait comme avant.

C'est ça la magie du cinéma, dresser des ponts au-delà du temps.

Selon vous, la France a-t-elle toujours de l'influence dans le monde du cinéma ?

Ce que j'aime avec vous, les Français, c'est que vous vous autoproclamez arrogants mais vous doutez de vos talents. Et j'aime cette idée paradoxale ! Quand, pendant le tournage, Catherine Deneuve voulait faire un break, elle n'allait pas au buffet de l'équipe de tournage mais dans un café parisien.

Avec naturel. Pour elle, c'était comme ça et pas autrement. Cela aurait pu être considéré comme de l'arrogance mais non.

C'est aussi probablement pour ce genre de choses que Paris est l'une des destinations préférées dans le monde. Ici, il y a tout : l'histoire, la culture, le style, la mode. Ici, les gens sortent de chez eux et ils ont la classe, le plus simplement du monde.

Si vous deviez choisir un réalisateur français ?

Jacques Audiard. Sans hésiter. Il m'avait demandé de faire le remake de Un Prophète aux États-Unis mais, à l'époque, j'avais décliné, car ce film est parfait et je ne pense pas qu'il aurait pu être dupliqué en version américaine. Mais ce serait Jacques Audiard, oui.

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