Itama : l’icône de Porto-Vecchio

Située au sud de l'île de Beauté, Porto-Vecchio bénéficie d'une position stratégique entre la montagne et la mer Méditerranée, ce qui en fait un des spots les plus prisés de la jet-set, des amateurs de croisières et de belles unités. Cette escale de rêve dont les eaux turquoises de Palombagia ou Santa-Giulia rappellent celles d'un lagon paradisiaque a toujours attiré les “yachtmen”. Par beau temps, les magnifiques bouches de Bonifacio, l'archipel des Lavezzi ou les plus beaux mouillages de Sardaigne sont à portée de gaffe. C'est dans cette cité portuaire de Porto-Vecchio que se trouve l'une des plus belles sinon emblématiques marinas privées de la région. L'été entre cinquante et soixante Itama y jettent l'ancre.

Fondée en 1969, la marque italienne se décline aujourd'hui en trois modèles de 45 à 75 pieds. Leur ligne n'a jamais beaucoup évolué si ce n'est un “relifting” signé Marco Casali

Fondée en 1996 par Fred Taberner, l'entreprise Porto-Vecchio Marine occupe un site magique dédié à l'entretien, au stockage et à l'hivernage de ces unités de rêve. Une majorité de yachts de la marque qui fait du concessionnaire corse le plus grand vendeur au monde ! « Près de 30 0 unités ont été livrées en plus de 25 ans », concède notre distributeur. Une vraie fierté. Dans cet écrin, les bateaux italiens au pont épuré en teck et aux joints parfaits sont “chouchoutés” tout au long de l'année dans des hangars d'une surface de 22 000 m2 et préparés pour naviguer à la belle saison. La place est devenue au fil du temps La Mecque de l'Itama, un club de propriétaires fortunés aussi avec « ce sentiment d'appartenir à une petite famille », explique Fred Taberner. Dirigeant emblématique de Porto-Vecchio et pilote d'hélicoptère à ses heures, il connaît personnellement tous ses clients et répète inlassablement l'histoire de ce chantier italien devenu un mythe du motonautisme.Fondé en 1969 par l'architecte italien Mario Amati, Itama connaît dans les années 70-80 un succès fulgurant et multiplie les modèles avant d'être racheté en 2004 par le désormais puissant Groupe Ferretti (Riva, CRN, Pershing puis récemment Wally). Itama se décline aujourd'hui en trois uniques modèles de 45 à 75 pieds.La saga a été marquée aussi par la sortie des open de 38, 40, 48, 50 et 55 pieds, un style reconnaissable au premier coup d'œil sur l'eau. En cinquante ans, le concept n'a pas beaucoup évolué, rendant leur profil à la fois indémodable, sportif et moderne.

Les concurrents diront que leur ligne est désuète d'autant que la propulsion en ligne d'arbre demeure. Parenthèse en 2005. Le designer romain Marco Casali fait évoluer d'un léger coup de crayon le style du chantier qui regroupe désormais seulement trois modèles phares (Itama 45, Itama 62 et Itama 75). En 2008, le chantier de Forli est en mauvaise passe et mis un moment en sommeil par le Groupe Ferretti pris dans les méandres de la crise financière des “subprimes”. Mais dans les ports de la Côte d'Azur et de Corse la passion pour ces open de luxe ne se tarit pas. Bien au contraire. Les modèles d'occasion se font rares et le fabricant transalpin continue à produire plusieurs exemplaires chaque année dans son usine de la mer Adriatique. Direction la marina Porto-Vecchio pour une majorité d'entre eux ou encore l'Espagne, la Grèce ou les États-Unis. En 2018, un Itama 62 fera une apparition remarquée à Hollywood dans le film d'action American Assassin avec les stars US Michael Keaton et Dylan O'Brien. En 2020 arrive dans la cale des deux plus “petits” Itama de la série une motorisation plus puissante justifiant l'ajout d'un S sur les francs-bords. S comme Sport. Pour le 45 pieds, deux moteurs Cummins de 550 chevaux chacun propulsent l'open non loin des 35 nœuds en pointe. Le 62 pieds en mode “S” embarque un bloc V12 MAN de 1 400 chevaux en ligne d'arbre pour une vitesse phénoménale de 40 nœuds à plein régime. À ce jour, la gamme des yachts comprend l'Itama 45S, l'ltama 62S et l'Itama 75, l'impressionnant navire amiral de 23,50 mètres et 52 tonnes à pleine charge. Fabriqués en Italie à Forli (pour le modèle 62 pieds) ou dans la même usine que les Pershing à Mondolfo, les Itama sont commercialisés dans une fourchette de prix allant de 690 000 à 3,5 millions d'euros hors taxes sans les options. Malgré un budget élevé, « la liste d'attente est longue pour acquérir un modèle neuf, sachant que la production oscille entre dix et quinze unités maximum par an, détaille Fred Taberner. 80 % de la production m'est réservée. Les yachts combleront quelques nouveaux propriétaires avec, comme port d'attache la Corse, Porto-Vecchio et Bonifacio voire Port Grimaud dans le Var. » Et l'occasion ? Rares et convoités, ces open de luxe conservent une excellente cote. « Tous les propriétaires d'Itama se connaissent et s' échangent les bons plans et les bateaux d'occasion entre eux », sourit le patron de Porto-Vecchio Marine.

Pourquoi changer un yacht qui marche et qui plaît ? La pureté des lignes, la simplicité d'utilisation, la fiabilité des bateaux...

Voguer aux commandes d'un Itama procure un plaisir hors du commun car la ligne de la coque en V à 20 degrés, typique de ces open de luxe garantit un passage en mer idéal. « Les fibres aramides utilisées lors du processus de laminage de la coque assurent stabilité et robustesse même à grande vitesse », aime rappeler le constructeur transalpin. Fred Taberner ajoute : « Les propriétaires d'Itama adorent la souplesse de la carène et son passage même en cas de mauvais temps. Les bateaux étant très larges, vous n'avez pas besoin d'y installer de stabilisateurs. Par force 8, vous pouvez naviguer sans danger à bord d'un Itama 75. » Le pont avant entièrement dégagé assure une excellente visibilité au pilote et offre une vue directe sur la grande bleue à plein régime.

À bord, l'aménagement du profond cockpit est soigné et laisse place à de beaux volumes de circulation quelle que soit la taille du yacht. À l'arrière, un immense bain de soleil jouxte une plateforme de bain hydraulique escamotable. Sur le pont inférieur, on peut bien sûr profiter du confort d'une ou plusieurs cabine(s) feutrée(s) pour un week-end ou plus.De nouveaux modèles à l'avenir ? Fred Taberner ne veut pas en entendre parler. « Pourquoi changer un yacht qui marche et plaît ? », rétorque notre distributeur corse. « La pureté des lignes, la simplicité d'utilisation et la fiabilité des bateaux. .., répète-t-il inlassablement. Au fil des années, nous avons juste apporté quelques évolutions comme des hublots plus grands. La sortie de nouveaux bateaux rendrait un peu obsolète la gamme actuelle. » Et là pas question non plus de briser le rêve de ces joyaux des mers à l'âme sportive et au style indémodable.