Bill Phelps : Un américain à Montlhéry
Bill avait fantasmé ce béton des temps passés aux allures émouvantes de Terre Sacrée. Tôt ou tard, ses errances devaient l' amener à parcourir ce mythe des temps passés. Trois ans auparavant, il avait enfin pu parcourir ces vastes espaces hantés.
« La première fois que je suis allé à Monthléry, j' ai eu le souffle coupé. L' excitation durant ce court voyage en dehors de Paris, les images… Quand je suis arrivé, traversant le tunnel sombre menant à la piste, le circuit était comme une ruine maya. J' ai ressenti son âme intacte et le grondement des machines me transperçait », m' explique-t-il, alors que nous feuilletons les images de ses souvenirs.
C' était un repérage, et il se fit la promesse d' y revenir. Ce qu' il y trouva lors de sa deuxième visite, fut une grande famille célébrant et communiant, dévouée à la Machine.
Des histoires de rêves, attablés autour de généreuses collations, de génération en génération. Il y trouva un patrimoine en forme de machine à remonter le temps.
Comme une idée de la pureté. Un monde perdu et pourtant incroyablement vivant.
Alors, Bill a transformé ses émotions en une iconographie magique et intemporelle. Pour nous faire rêver, à notre tour.
« Je n'avais jamais rien vu de tel, ni été si près de ces bêtes exotiques... Jamais je n' avais admiré une telle abondance. Hypnotisé par la piste, flottante sur ses pilotis. Chaque fissure, chaque balafre, embrassant ces incroyables machines, la piste me semblait poursuivre un but, comme le vent levant une aile. Ces voitures ont été construites comme une expérience mystique, spirituelle. Dotées d' une telle élégance, d' une telle grâce, imposant style et force retentissants. Chaque courbe, chaque mouvement, si précis, ne laissant rien au hasard. Tout cela était si inspirant, d' une telle beauté... Toutes les choses que je cherche, auxquelles j' aspire… »
Une alchimie captivante que Bill Phelps capture et partage comme un trésor intemporel. AH
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