March LA.B x La Joux-Perret : French flair
Cocorico ! Depuis 2022, la maison française d'horlogerie équipe ses montres d'un mouvement constitué de composants suisses, mais assemblés dans l'atelier d'Humbert-Droz, situé à Besançon. Une première mondiale pour une entente de ce genre. Par Arthur Frydman.

March LA.B relance une horlogerie française authentique grâce à une collaboration inédite avec La Joux-Perret, mêlant savoir-faire helvétique et assemblage tricolore.
Alain Marhic, fondateur de la maison indépendante March LA.B, a toujours rêvé d'une horlogerie tricolore vent debout. Il s'agit peut-être d'un détail pour vous, mais pour l'industrie horlogère hexagonale, cela veut dire beaucoup. « Ma philosophie ? Proposer des montres aussi françaises que possible », confie-t-il. Son histoire à succès, débutée en 2011, n'a pourtant pas toujours été un long fleuve tranquille. En effet, nul n'est prophète en son pays.
Un proverbe qu'Alain Marhic a pu vérifier au moment de créer sa marque. Faute de soutien local, il trouva une oreille attentive chez des fabricants suisses, ce qui valut à March LA.B de lancer sa carrière sous le label Swiss made. Conséquence ? Un prix à payer trop élevé. « Afin de revenir à un niveau plus accessible, nous nous sommes alors tournés vers une motorisation japonaise à partir de 2014 », poursuit le chef d'entreprise.

La revanche tricolore
Néanmoins, le beau gosse à la barbe de trois jours impeccable et aux lunettes teintées vissées sur le nez a décidé de renouer avec ses envies initiales. Espérant pouvoir utiliser à l'avenir des mouvements 100 % français, il commença l'année 2022 en proposant son iconique référence AM2 équipée d'un mouvement automatique trois aiguilles exclusif.
Car si les composants du calibre G100 sont fabriqués à La Chaux-de-Fonds par la manufacture helvétique La Joux-Perret, ils franchissent ensuite la frontière française à l'état de pièces détachées. Et c'est à Besançon, dans l'atelier familial Humbert-Droz (assembleur des montres March LA. B), que le mouvement est assemblé.
« Jean-Claude Eggen (PDG de la Manufacture La Joux-Perret, NDLR) a cru en ce que March L A.B lui a raconté. J'ai tout de suite dit banco pour cette entente France-Suisse totalement inédite dans l'industrie, qui relève d'une inversion de tendance mais aussi d'un juste retour des choses avec une mécanique qui peut se revendiquer comme de plus en plus française », s'enthousiasme Alain Marhic.

Un calibre, deux pays
Ce mouvement à la réserve de marche de 68 h, que l'on peut qualifier de “franco-suisse”, représente un nouveau jalon sur le chemin de la renaissance d'une horlogerie véritablement tricolore. Un dispositif transparent et efficace qui s'inscrit, de plus, dans la continuité de la reconnaissance par l'Unesco (en décembre 2020) des savoir-faire horlogers de l'arc jurassien. Récemment, March LA.B a dévoilé une nouvelle série limitée anniversaire.
L'occasion était belle d'imaginer un millésime 2025 offrant au nouveau calibre G100 un écrin à la mesure de l'événement. La marque a donc choisi de décliner son emblématique boîtier carré AM2, ici façonné en titane et mesurant 36 mm, dans une version GMT alimentée par le nouveau mouvement G110 dont March LA.B a eu l'exclusivité durant les six premiers mois de sa fabrication. Un garde-temps à l'accent franc-comtois dont le dos présente fièrement, à côté de “SWISS MVT”, la mention “MADE IN FRANCE”. Logique…
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