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Valérie Messika : Tous les diamants du monde

Publié le Écrit par La Rédaction
Valérie Messika
© Thomas Vollaire
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L'année prochaine, Valérie Messika soufflera les vingt ans de sa maison. Une seconde dans le milieu ultra-feutré de la joaillerie qui compte des maisons plus que centenaires telles que Cartier ou Boucheron. Face à des marques historiques, sa seule histoire, c'est celle du diamant. Chez les Messika, cette gemme à la blancheur irréelle est une affaire de famille. Quand Valérie était une petite fille, son père André, diamantaire de renom et star absolue dans ce monde discret où il faisait figure de négociant virtuose, rapportait des diamants à la maison. Il la laissait jouer avec et les porter sur elle. Valérie Messika retient cette passion de la pierre depuis toute petite. À l'âge de 10 ans, elle triait des lots de diamants et s'entraînait à en lire l'intér ieu r. « Chaque diamant est unique », lui répétait son père, lui apprenant la valeur sentimentale dont regorgeait le métier. Une proximité avec la pierre qui a donné à Valérie les clés d'entrée de son avenir dans le diamant. Fascinée par l'image, c'est vers la publicité que se tourne Valérie Messika au sortir du Celsa. Elle ne se sentait pas faite pour le négoce, préférant la création.

Elle souhaitait casser les codes déjà établis et notamment briser cette idée que le diamant est éternel. Oui, cette pierre est immortelle, mais la créatrice ne voulait pas pour autant la laisser dormir dans les coffres et souhaitait briser l'adage disant que celle-ci ne pouvait pas se porter au quotidien. Son idée ? Désacraliser le diamant, le rendre un peu sexy et féminin au quotidien. Son souhait ? Que les femmes se l'approprient comme un accessoire de mode qu'elles peuvent s'acheter elles-mêmes et porter du matin au soir avec un jean et un T-shirt comme avec une robe de soirée et pas seulement pour certaines grandes occasions. Messika a rendu le diamant plus abordable, plus rock, plus léger, facile à porter et parfois même plus audacieux et pas uniquement réservé à la gente féminine. Pierres en mouvement, bracelets et colliers à la souplesse élastique, les créations Move (un trio de diamants mobiles posés sur un rail qui semblent tenir en apesanteur) et Skinny (le bijou épouse parfaitement les courbes du corps) jouent avec brio sur l'innovation technique et la modernité sans rien concéder à la qualité. Ces bijoux de peau, confortables, ergonomiques, gracieux et raffinés remportent un succès immédiat et sont désormais les icônes maison. Valérie Messika crée son propre style tout diamant, parce que c'est en restant fidèle à ses origines et à son expertise que sa maison a trouvé sa place. Une règle à laquelle la talentueuse créatrice n'a jamais dérogé, ne remplaçant pas le facettage du diamant blanc par une autre pierre sauf lorsque son regard est hypnotisé par quelques exceptionnels diamants jaunes, roses ou bleus. Messika fait aussi une exception à l'usage exclusif du diamant avec la collection Lucky Move Color parsemée de lapis lazuli, malachite, nacre blanche ou turquoise.

Messika a rendu le diamant plus abordable, plus rock, plus léger, facile à porter et parfois même plus audacieux

Pour la jeune femme, tout s'enchaîne très vite. En 2012, Valérie Messika lance sa première collection de haute joaillerie, inaugure l'année suivante sa première boutique parisienne rue Saint-Honoré, l'artère mode de la capitale par excellence, suivie par une seconde adresse rue de la Paix l'année dernière, confirmant son statut dans le monde de la joaillerie. L'ensemble de ses collections séduit de nombreuses célébrités fidèles à la marque. De Paris à Hollywood, ses parures brillent sur Beyoncé, Rihanna, Kendall Jenner, Kristen Stewart, Charlize Theron, Sienna Miller ou encore Natalia Vodianova. En 2015, pour les dix ans de la marque, un atelier de haute joaillerie voit le jour dans les bureaux parisiens de la maison, comme pour saluer le savoir-faire français. Entre 2017 et 2018, Valérie Messika crée avec Gigi Hadid deux collections limitées.

La première “Move Addiction” pour les 10 ans de la ligne Move. La seconde “My Soul”, un brin plus bohème, est à l'image de la top model internationale. En 2020 puis 2021, Valérie Messika et Kate Moss cocréent ensemble une collection de haute joaillerie orchestrée en deux opus. Ces créations sont mises à l'honneur à travers le premier défilé de haute joaillerie dans les jardins de l'hôtel Ritz à Paris qui sera suivi par deux autres fashion shows pendant la semaine de la mode parisienne consacrée aux collections de prêt-à-porter féminin. Un exercice inédit tant du point de vue de la forme que du calendrier, la haute joaillerie étant habituellement révélée durant la semaine de la haute couture, début juillet. Valérie Messika veut s'inscrire ainsi dans le tempo et la culture de la mode. Sur le podium, les pierres ne restent pas sagement aux doigts, aux cous ou aux lobes, elles s'étalent sur l'oreille, sur toutes les phalanges et même les ongles. Elles ornent les cheveux, les ailes du nez, les lèvres, la taille et la chute de reins. Avec ces trois événements, la fondatrice continue de marteler que les parures richement empierrées ne se portent plus (forcément) avec des robes du soir classiques. Et souligne son ambition de remettre le bijou au centre du style et de l'allure.

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