Doxa : une plongeuse méconnue
Certains pourraient se poser des questions sur le fait que Doxa ne produise que des montres de plongée. Ce serait une erreur, Doxa fait non seulement partie des marques qui ont permis au développement de la valve à hélium, indispensable en eaux profondes, mais aussi des manufactures pionnières dans la production d'instruments professionnels dédiés à l'exploration sous-marine. Lorsque Jan Edocs reprend les rênes de Doxa il y a trois ans, il se retrouve face à un diamant brut. « Ayant fait ses débuts dans l'univers de la plongée, Doxa a peu à peu perdu son identité pour se retrouver sur le marché de la montre classique, de fiançailles », se confie-t-il. Un nouveau CEO qui décide de réutiliser à 1 000 % l'exceptionnel patrimoine historique de la marque. Doxa a été créée en 1889 au Locle sous le nom Georges Ducommun, Fabrique des montres Doxa. Son avenir est prometteur. La marque ne fabrique pas seulement des montres de gousset, elle équipe aussi les premières automobiles telles que certains modèles Bugatti.
En 1915, l'entreprise emploie alors plusieurs centaines de personnes, horlogers, concepteurs, ingénieurs. De nombreux brevets et des prix dans les expositions nationales et internationales lui confèrent un héritage remarquable et hors du commun. En 1936, au décès de Georges Ducommun, Jacques Nardin, petit-fils du célèbre horloger Ulysse Nardin, prend la direction de la manufacture pour finir par faire le grand saut. Dès les débuts des années 60, Doxa répond en effet à l'appel du monde du silence et se lance dans la plongée.
Nous sommes en 1964, Urs Eschle, responsable du développement des produits, voit où tous ces fascinants documentaires, émissions de télévision et articles de magazines sur les mystères et aventures sous-marines vont nous mener. Les montres de plongée existent depuis une décennie, mais à toutes fins pratiques, elles sont conçues pour les plongeurs militaires et professionnels et leur prix est prohibitif. Urs, lui, envisage une montre fiable et abordable, conçue spécialement pour le grand public adepte de plongée sous-marine à titre de hobby.
Il finira par tester dans le lac de Neuchâtel la première montre étanche jusqu'à une profondeur de 30 mètres. De là sortira, en 1967, la première montre de plongée bel et bien étanche à 30 mètres, la 300, arborant un cadran orange, une folie stylistique pour l'époque mais de quoi offrir une lisibilité sous-marine optimale, une aiguille des minutes plus large et une lunette tournante unidirectionnelle affichant les temps de décompression. Aujourd'hui, Doxa ne propose que des montres de plongée et respecte ainsi son ADN et son patrimoine historique.
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