Normandy Beach Race : pour l'amour du sable
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La Rédaction

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7h30. Les nuages gris anthracite s’ amoncellent en une couche épaisse au-dessus de la mer, le soleil point au ras de l’ eau et embrase d’ un orange mauve voilé l’ eau et une ligne basse dans le ciel à l’ horizon... magique ! Les bénévoles en quête du moindre déchet ou mégot intrus sur le sable, lèvent les yeux sur ce spectacle sublimissime, unique et irréel. Un cadeau de la nature. Pour remercier sans doute ceux qui ont construit sur la plage de Ouistreham Riva-Bella un spectacle hors du commun. La veille, sous un soleil et un ciel californiens, 80 pilotes venus de 14 nations différentes, participaient à la toute première “course” vintage sur sable en France. La Normandie en sus, sur une plage du débarquement (Sword Beach). Aucun objectif de titre en vue, juste le plaisir, en toute sécurité, de lâcher les chevaux de sa mécanique sur le sable d’ une plage, comme cela se pratique aux USA, au Danemark, en Angleterre.

Jean-Marc, interrogé sur ce souci répond : « Notre objectif est avant tout de donner du plaisir dans un environnement de totale sécurité. Au briefing des pilotes, nous avons mis ce point primordial en avant. Ensuite, le sable de la piste est une surface insaisissable et difficile à comprendre dans ses mouvements et ses transformations. Tout au long de la journée, le sable évolue sous la pression des roues et la force des accélérations. Cela fait partie du jeu. Si on veut rouler sur du sable inondé par les marées, on ne peut pas créer la structure des runs, piliers départ-arrivée, ballots de paille, barrières. Donc, on court sur la partie arrière de la plage, une sorte de dune plate. Nous avons damé les jours précédents avec des engins, plusieurs fois. Mais le sable de la couche supérieure restait très sec, poussiéreux aussi. La zone de départ s’ est creusée très vite, des “hoops” se sont formés à la moitié de la ligne droite. Cela devenait difficile voire impossible. Quand on parle sécurité des pilotes, on pense aussi à la sécurité des moteurs et des véhicules.

Il porte le n°246, peint au blanc d’ Espagne sur la carrosserie, comme tous les autres concurrents, contrôlés hier et admis au technique (on ne plaisante pas). Il confie dans un français délicieux : « Je suis très enthousiasme de cette première édition. Les autos et le moto sont très beaux. J’ aime la France (NdR ; tiens encore un !). Je roule à Pendine, je participe à des courses de charité avec mon auto dans le sud de l’ Angleterre. J’ ai des amis du Hot Rod et je drive ma Ford sur la route... et sur le sable. J’ ai hâte de savoir la piste... » Quelques pas plus loin, un Belly Tanker. Ces drôles de racers construits dans la carrosserie d’ un réservoir supplémentaire des bombardiers américains de WWII. Des châssis tubulaires supportent généralement un gros V8 placé derrière le pilote avec transmission aux roues arrière. Le numéro 58 notamment. Venus de Belgique, Alex, Pierrot, Pascal et Raphaël ont installé un six en ligne Chevrolet de 47, avec tout ce qu’ il faut pour qu’ il respire et évacue. C’ est superbe ! Avionnesque... forcément. Alex, en position dans le cockpit nous dit : « Ben moi, ça va, je suis le plus petit et le plus léger. Mais Pierrot est pas forcément à l’ aise là-dedans (rires) » Le Pierrot en question dépasse tout le monde d’ une bonne tête et se marre.

Il explique : « J’ ai construit cette voiture de toutes pièces. C’ est un châssis tubulaire avec un Flathead Ford de 4,2 litres des années 40. La carrosserie est inspirée de certains racers de records de la période fin 40. BC sur la grille de radiateur c’ est pour Bielles Chaudes, une asso dont je suis proche. C’ est la première fois que je roule sur le sable en France. Je trouve ça énorme ! » Nous aussi. D’ autant que venues de partout, les autos sont vraiment d’ exception. On pense au V12 Mercedes de Glenn, arrivé de Suède. Il a aussi construit lui-même sa n°35, magnifique et richement dotée d’ une sonorité mécanique digne des grandes orgues. La diversité des préparations (beaucoup de Ford, mais d’ autres marques aussi) et leur qualité, avec ce qu’ il faut de patine et d’ histoire, signaient un plateau réjouissant qu’ il serait trop long à vous décrire en détail. Les courses furent superbes, les adversaires changeant au fil des runs, une fois les motos, une fois les autos, en alternance conviviale, sous les ordres d’ une équipe de Flag Girls lookées et pulpeuses à souhait.

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