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Les meilleurs Gt des mers : Better, stronger, faster

Le nautisme s’inspire de l’automobile, mais des marques comme Porsche ou Lamborghini misent aussi sur la plaisance pour valoriser leur image et leurs technologies. Par Alexandre Lazerges.

Modifié le Écrit par La Rédaction
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Si le nautisme s'inspire de l'automobile depuis la création du moteur à explosion, les constructeurs de voitures savent aussi surfer sur l'image aguicheuse de la plaisance pour montrer leur créativité ou vanter leurs dernières technologies à l'image de Porsche, Lamborghini, Maserati ou Mercedes.

Canot automobile : embarcation de petite taille munie d'un moteur. La définition du dictionnaire est volontairement assez “vague” puisqu'il s'agit d'un bateau, appelé aussi “runabout”. Cette catégorie est née aux États-Unis au début du XXe siècle avec l'émergence de l'automobile et de son moteur à combustion interne de taille réduite par rapport aux moteurs à vapeur d'antan.

Cette “miniaturisation” permettait de propulser des coques légères, construites en acajou, dotées d'un long capot, d'un poste de pilotage avec un volant et de confortables sièges en cuir. Ces petits bolides flottants incitaient les gentlemen à se tirer la bourre après le déjeuner du dimanche, et comparer la taille de leur moteur au gré des avancées technologiques : d'abord des 4 cylindres Chrysler, puis des V8 GM de plus en plus gros, et maintenant, plus d'un siècle après, ce sont des moteurs électriques et leurs batteries qui sont directement empruntés au monde de l'automobile.

À l'image du chantier naval autrichien Frauscher qui présente au Boot de Düsseldorf, en coopération avec le constructeur de voitures de sport Porsche, une nouvelle version de son Fantom 850. Contrairement à la version open dévoilée en 2023, il s'agit cette fois d'un vrai runabout avec une mini-cabine à l'avant sous un long capot-slash-pont-avant qui ressemble vraiment à un cabriolet des mers.

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L’essor des runabouts électriques de luxe

Cette déclinaison avec son moteur de 400 kW (543 chevaux) et sa batterie de 100 kWh empruntés au nouveau Macan 100 % électrique promet de belles performances avec des pointes de vitesse estimées à 49 nœuds et une autonomie d'une heure à 22 nœuds, soit largement de quoi faire un tour de wakeboard ou de caboter entre les calanques, à moins que ce bateau en série limitée à 25 exemplaires (572 934 euros pièce) ne soit destiné à servir d'annexe écolo.

Annexe de yacht, c'est aussi la spécialité du chantier naval américain Hodgdon dans l'État du Maine aux USA, celui-là même qui fabrique le Tridente pour le chantier anglais Vita Power et la marque de voitures de sport italienne Maserati. Contre 2,6 millions d'euros, cet élégant canot de 10,5 mètres sert de navette entre le yacht et le restaurant le plus proche mais aussi à promouvoir la technologie électrique du constructeur automobile issue de la GranCabrio Folgore avec sa batterie de 92,5 kWh et en multipliant par deux les propulseurs de 300 kW cumulant 600 kW (800 chevaux).

C'est à se demander si les bateaux ne deviendraient pas de simples panneaux publicitaires pour les marques automobiles à l'image du Lexus Yacht LY680 présenté au printemps 2024. Notons toutefois que cette grosse vedette avec ses trois cabines doubles s'apparente plus à un camping-car des mers qu'à une véritable GT.

GT nautiques

Chez Mercedes, en mettant de côté le speedboat Cigarette siglé AMG, la plus impressionnante réalisation flottante reste l'Arrow 460 Granturismo construit par Silver Marine en 2016. Cette vedette de 14 mètres imaginée par le studio Mercedes-Benz design dirigé par Gorden Wagener se destinait au cruising sportif en couple avec sa grande cabine en forme de penthouse aux vitres coulissantes et au toit ouvrant panoramique à la cinématique proche de celle des coupés-cabriolets automobiles. Malheureusement, ce bateau Mercedes doté d'une véritable cave à vin réfrigérée n'a été construit qu'à un seul exemplaire, tout comme le ravissant Aston Martin AM37 commandé par un riche client collectionneur et présenté à Monaco en 2016.

Ce runabout bleu métal au pont recouvert de teck imaginé par le patron du style Aston Martin Marek Reichman adopte une silhouette aussi fluide qu'une DB11 avec des surpiqûres délicates sur les sièges en cuir blanc et la planche de bord couleur chocolat. Si ses deux Mercruiser V8 de 430 chevaux sont tout à fait classiques, ce canot anglais de 11,5 mètres propose un gadget original et tellement “british” : un couvre-tonneau. Il s'agit d'une bâche plus basse qu'une véritable capote de cabriolet destinée à recouvrir les sièges depuis la plage arrière jusqu'au bas du pare-brise comme sur les roadsters anglais type Jaguar XK ou MG-B.

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Quand Riva rencontre Lamborghini et Ferrari

Évidemment ce couvre-tonneau entièrement électrique ne doit pas être déployé en navigation mais uniquement au mouillage. À propos de mouillage et d'éclaboussures, il nous faut faire une petite parenthèse sur le concept boat Bugatti Niniette 66. Pourquoi ?

Parce que ce long bateau de 66 pieds (20,7 mètres) à la ligne inspirée par la Bugatti Chiron représente le summum du luxe avec un véritable jacuzzi (oui oui, une petite piscine !) au milieu du cockpit pour barboter à 44 nœuds, en espérant qu'il n'y ait pas trop de clapot. Un programme de navigation alléchant pour ce bateau présenté en 2017 et qui devait être construit par le chantier naval Palmer Johnson, mais qui n'a jamais dépassé le stade de projet. Dommage.

Enfin, ce tour d'horizon ne serait pas complet sans mentionner le chantier italien Riva qui a eu la chance de travailler avec les deux marques de voitures de sport italiennes les plus prestigieuses : Lamborghini et Ferrari. D'abord Lamborghini, en 1968, lorsqu'à la demande du fondateur de la marque en personne, Riva a installé deux V12 issus de la 350 GT dans la coque d'un admirable Aquarama en acajou, un modèle unique au prix inestimable et à la ligne intemporelle.

Dans un tout autre genre bien plus moderne de conception, Riva a lancé une petite série de quarante vedettes rouges de 10 mètres de long, le Riva-Ferrari 32 en 1990 avec deux moteurs V8 de 390 chevaux directement dérivés de la Berlinette 348, logés dans une belle coque en polyester rouge vif, frappé de l'écusson jaune et surmonté d'un impressionnant aileron noir. Un aileron sur un bateau ? Oui, exactement comme une voiture de sport.

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